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L’infiltration des Frères musulmans secoue la gauche française : hémorragie au sein du parti de Mélenchon


Une nouvelle crise secoue le parti La France insoumise (LFI) dirigé par Jean-Luc Mélenchon, après les déclarations du syndicaliste Cédric Brun, qui a annoncé son retrait tout en mettant en garde contre « l’infiltration des Frères musulmans » au sein du mouvement.

Ce nouvel avertissement remet au premier plan le débat grandissant sur les relations entre l’extrême gauche française et certains groupes à référence religieuse, alors que les positions de Mélenchon sur l’islam politique suscitent de plus en plus de critiques. Il marque également un tournant dans la relation entre la gauche française et les mouvances religieuses radicales, dans un contexte d’accusations répétées d’instrumentalisation du religieux à des fins électorales sous couvert de « pluralisme culturel ».

Avertissement et retrait

Cédric Brun, membre du Conseil régional des Hauts-de-France et syndicaliste au sein de l’usine PSA de Valenciennes, a mis en garde contre ce qu’il qualifie de « pénétration des Frères musulmans » dans les rangs du mouvement La France insoumise, avant d’annoncer son retrait temporaire du parti.

Dans une interview accordée à Europe 1, Brun a affirmé que la montée en puissance de figures proches de l’organisation représentait « une menace directe pour les valeurs laïques françaises et pour le monde syndical », avertissant que « la situation pourrait exploser à tout moment ».

Il a cité notamment Sofiane Hikiouzen, fils du prédicateur Hassan Hikiouzen, expulsé vers le Maroc pour « discours haineux et incitation religieuse », qui occupe désormais des postes de responsabilité locale au sein du mouvement.

Brun a déclaré : « Des personnes comme lui font désormais partie des cadres locaux du mouvement et bénéficient du soutien des dirigeants de LFI. »

Il a ajouté qu’il avait tenté d’alerter les députés de la région Nord à plusieurs reprises, sans succès : « Chaque fois que j’aborde le sujet, on me dit de ne pas m’inquiéter. Quand je demande s’ils savent de qui il s’agit, ils répondent oui, mais qu’ils ne peuvent pas s’en passer. C’est insensé ! Abandonner le monde ouvrier à ce genre de personnes est une véritable catastrophe. »

« Ce qui se passe est plus grave que ce qui est dit dans les médias »

Selon Brun, la réalité est bien plus inquiétante que ce qui est évoqué publiquement : « Ce que les journalistes et les écrivains ont décrit ne représente qu’une petite partie du problème. Ceux qui me traitent aujourd’hui d’extrémiste comprendront dans quelques mois ou années que j’avais raison, et que la situation est bien pire qu’ils ne l’imaginent. »

Le syndicaliste, attaché aux valeurs de la laïcité républicaine, estime que son engagement ne peut cohabiter avec l’exploitation politique du religieux, insistant sur le fait que la gauche française doit rester fidèle à l’esprit républicain et rationnel, loin de toute influence confessionnelle.

Démissions successives au sein de LFI

Selon Europe 1, Cédric Brun n’est pas le premier à quitter La France insoumise au niveau régional. En 2023, Julien Pois, ancien chef de file de la liste LFI lors des élections municipales de Lille, avait déjà annoncé sa démission, dénonçant à l’époque l’absence de démocratie interne au sein du parti.

Cette nouvelle défection intervient alors que La France insoumise traverse un débat de plus en plus vif sur ses orientations idéologiques et ses alliances sociales, notamment après des accusations internes lui reprochant de fermer les yeux sur certaines mouvances religieuses conservatrices au nom de la « diversité culturelle ».

Les contradictions de l’extrême gauche française

Dans son livre « Les Conspirateurs du mal », l’écrivain franco-syrien Omar Youssef Suleiman révèle des liens entre le mouvement des Frères musulmans en France et le parti La France insoumise.

Il y mène une enquête approfondie sur les contradictions du discours de LFI en matière d’islam politique et du Moyen-Orient, soulignant les relations ambiguës entre la gauche radicale et certains groupes islamistes actifs en France. Suleiman avertit que ces alliances idéologiques représentent une menace directe pour les valeurs républicaines françaises et risquent de transformer la gauche en instrument d’agendas communautaires étrangers à ses principes fondateurs.

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