L’infiltration des Frères musulmans à la mairie de Colombes en France… Des enquêtes révèlent un réseau
La mairie de Colombes, en banlieue parisienne, s’est retrouvée sous le feu des projecteurs médiatiques et de l’attention des citoyens, après des soupçons concernant un lien entre les Frères musulmans et un haut responsable au sein de l’administration municipale.
Le directeur de cabinet du maire, issu du parti écologiste (centre gauche), a ainsi été écarté après des doutes sur sa tentative de promouvoir une agenda politico-religieux proche des Frères musulmans dans la ville, à quatre mois des élections municipales.
Selon l’hebdomadaire français Le Point, Stéphane Chauhan, directeur de cabinet de la mairie de Colombes, a été discrètement remplacé début décembre, après l’ouverture d’une enquête judiciaire pour trafic d’influence et blanchiment d’argent.
Cette décision est intervenue à la suite d’une perquisition menée à la mi-novembre dans les locaux de la mairie ainsi qu’à son domicile.
De son côté, le journal Le Figaro a indiqué que Chauhan occupait également le poste de premier adjoint du maire Patrick Chaimovitch, élu sous l’étiquette écologiste en 2020.
Chauhan était surveillé depuis le printemps 2025 en raison de ses activités jugées suspectes et de ses tentatives présumées d’imposer un agenda politico-religieux lié aux Frères musulmans dans la ville, selon la même source.
Perquisitions et découvertes
Le 5 mars, les autorités ont découvert, lors d’une perquisition de l’institut Lycène, des éléments indiquant un enseignement et une forme d’endoctrinement liés à « l’islam politique », alors même que l’institut se présentait comme un centre d’apprentissage des langues et des technologies numériques, proposant des cours d’arabe, d’anglais et de français à environ 250 élèves, en plus d’un soutien scolaire.
Les autorités ont également fait une autre découverte surprenante : le directeur de l’institut, surnommé « Abdelrahman », n’était autre que Stéphane Chauhan, directeur de cabinet du maire.
Lors d’une seconde perquisition, le 7 mai, les autorités ont également mis au jour de graves manquements aux règles de sécurité incendie et un bâtiment délabré mettant en danger le public. Alexandre Brugère, préfet des Hauts-de-Seine, a alors décidé d’intervenir et d’ordonner la fermeture de l’institut.
L’affaire a été également transmise à la justice. Chauhan est poursuivi pour « confusion des rôles », puisqu’il était à la fois directeur de l’institut Lycène, directeur de cabinet du maire, et secrétaire général de l’association MESC (Musulmans de Colombes), qui gère la mosquée Karama de Colombes, réputée proche des Frères musulmans.
Un réseau structuré
La mosquée a été édifiée sur un terrain appartenant à la mairie, dans le cadre d’une « convention d’occupation temporaire » renouvelée plusieurs fois. L’association a par ailleurs déposé, fin 2024, une demande de permis de construire pour une nouvelle mosquée.
Malgré un premier refus de la part de la mairie, les dossiers restent toujours à l’étude.
Les soupçons portent sur un possible rôle de Chauhan dans la facilitation des démarches au profit de l’association, soulevant la question d’un conflit d’intérêts potentiel, selon les médias français.
Sur la plateforme X, le préfet des Hauts-de-Seine a indiqué que le départ de Chauhan de la mairie était la conséquence des mesures prises dans le cadre de la lutte contre l’infiltration de l’islam politique.
Un rapport du ministère de l’Intérieur, publié en mai 2025 sur les Frères musulmans et l’islam politique en France, mentionnait déjà l’activité de Chauhan dans la constitution d’un vaste réseau mêlant dimensions sociales, religieuses et politiques dans la ville, ainsi que son rôle lors de la campagne municipale de 2020, au bénéfice d’associations liées à l’islam politique.
