Libye : Les forces de Bachagha se retirent de Tripoli sous la pression américaine
Des sources en Libye ont révélé qu’un convoi armé du Premier ministre soutenu par le Parlement libyen s’était dirigé vers Tripoli Jeudi avant qu’il revient sur sa décision, sous une pression Américaines, alors qu’il cherchait un moyen d’exercer son pouvoir dans la capitale, malgré le refus de son rival d’abandonner le pouvoir.
Le Premier Ministre Fathi Bachagha a prêté serment devant le Parlement il y a une semaine et a déclaré mardi qu’il arriverait à Tripoli dans les deux jours et qu’il s’engageait à s’acquitter pacifiquement de ses fonctions de chef du Gouvernement.
Toutefois, toute tentative d’introduire Bachagha dans la capitale risquerait d’ouvrir la voie à des combats entre les factions armées qui le soutiennent et d’autres factions soutenant le chef du gouvernement sortant, Abdel Hamid Dbeibah. Ce dernier, a été choisi il y a un an pour diriger un gouvernement de transition, disant qu’il ne quittera ses fonctions qu’après des élections.
Selon des sources militaires, le convoi a été déplacé de Misrata, mais il n’a pas trouvé de route pour entrer à Tripoli sans faire face à la résistance des factions soutenant Dbeibah.
Le bureau de Bachagha a déclaré que le convoi était une force de sécurité qui ne cherchait pas à entrer en guerre et qu’il était revenu à son ancienne base en réponse aux demandes d’amis internationaux et régionaux.
Des témoins oculaires, en dehors de Tripoli, sur la route principale côtière vers Misrata, ont déclaré qu’il y avait des véhicules militaires et des combattants stationnés sur la route, mais que la circulation automobile se déroulait normalement et qu’il n’y avait aucun signe d’accrochage.
Dans un tweet, l’ambassadeur des États-Unis en Libye, Richard Norland, a déclaré qu’il avait parlé à Bachagha et qu’il l’avait « félicité de sa volonté de calmer les tensions actuelles et de chercher à résoudre le désaccord politique actuel par la négociation plutôt que par la force ».
L’ambassadeur américain a aussi salué sur Twitter l’engagement de Dbeibah à protéger des vies et sa volonté de négocier une solution politique.
Jeudi, la Mission spéciale des Nations Unies en Libye s’est déclarée préoccupée par ce qu’elle a déclaré être des « rapports sur la mobilisation des troupes et les mouvements massifs de convois de groupes armés qui ont exacerbé les tensions à Tripoli et dans ses environs ».
La Libye a connu une période de calme relatif rare depuis l’effondrement d’une offensive de 14 mois de l’Armée nationale libyenne à Tripoli durant l’été 2020, qui a conduit à un processus de paix soutenu par l’ONU.
Il s’agissait notamment de la formation d’un gouvernement intérimaire dirigé par Dbeibah, chargé d’unifier les institutions de l’État qui avaient été divisées pendant des années entre deux gouvernements rivaux dans l’Est et l’Ouest du pays et de superviser les préparatifs des élections générales.
Mais le processus électoral s’est effondré en décembre, juste avant le vote, et les deux équipes en lice sont différentes sur la bonne voie.
Le Parlement, qui a essentiellement pris le côté Est pendant la guerre civile, a annoncé la fin du mandat du gouvernement Dbeibah, a annoncé une nouvelle période de transition sous la direction du gouvernement Bachagha et l’absence d’élections jusqu’à l’année suivante, tandis que Dbeibah a annoncé son intention d’organiser des élections cet été.