L’hommage rendu à un imam lié aux Frères musulmans suscite une vive polémique en Allemagne
La cérémonie prévue pour honorer une personnalité associée aux Frères musulmans lors d’un événement organisé par la Fondation Thomas Dehler, proche du Parti libéral-démocrate (FDP), a suscité une vague de critiques en Allemagne.
Traditionnellement, la fondation Thomas Dehler distingue des personnalités ayant contribué de manière exemplaire à la liberté, à la tolérance et à la lutte contre le fanatisme. Cependant, selon plusieurs médias allemands, ces qualités ne s’appliquent pas à l’imam Benjamin Idris, considéré comme proche des Frères musulmans.
L’imam Benjamin Idris, originaire de Bavière, devait recevoir cette distinction ce mercredi. Son nom est connu des services de renseignement intérieur de l’État de Bavière (Office de protection de la Constitution) depuis le début des années 2000. Ces derniers affirment qu’il a entretenu des contacts avec des organisations proches des Frères musulmans, mouvement qui, selon l’agence, cherche à saper l’ordre démocratique et à instaurer à long terme un État régi par la charia.
Un « danger important »
Le magazine Der Spiegel écrivait dès 2010 que « l’Office de protection de la Constitution de Bavière est convaincu, depuis au moins 2007, que Benjamin Idris a été installé à Penzberg par des extrémistes pour, sous le couvert d’un prêcheur tolérant, préparer l’islamisation de l’Allemagne ». Idris est actuellement imam de l’Association de la communauté musulmane de Penzberg, en Bavière.
De son côté, la Fondation Thomas Dehler a répondu aux questions du journal Bild en déclarant : « Bien sûr, certaines déclarations de l’imam Idris peuvent et doivent être critiquées. Mais le critère de la Fondation Thomas Dehler reste de savoir si la personne, dans sa pensée et dans ses actes, adhère aux principes de la démocratie libérale et respecte le droit et la justice. »
Le politicien allemand Volker Beck a toutefois exprimé sa désapprobation, qualifiant la remise du prix de « grande déception ». Il a déclaré à Bild : « Il est de notoriété publique qu’Idris a étudié dans des institutions proches des Frères musulmans. Son comportement public continue de donner l’impression qu’il agit selon leurs stratégies. Et maintenant, on veut l’encourager ? Je ne peux pas comprendre cela. »










