Les talibans pakistanais frappent de nouveau : voiture piégée et affrontements à la frontière

Les talibans pakistanais ont de nouveau mené des attaques meurtrières le long de la frontière avec l’Afghanistan, faisant 23 morts.
Ce samedi, le mouvement a revendiqué la responsabilité d’une série d’attaques dans plusieurs zones du nord-ouest du Pakistan, qui ont causé la mort de 20 membres des forces de sécurité et de trois civils.
Les attaques, dont un attentat-suicide visant une académie de formation de la police, se sont produites vendredi dans différentes régions de la province de Khyber Pakhtunkhwa, frontalière de l’Afghanistan.
La région de Khyber Pakhtunkhwa connaît une recrudescence de la violence depuis le retrait des forces dirigées par les États-Unis d’Afghanistan en 2021 et le retour des talibans au pouvoir à Kaboul.
Attentat-suicide et affrontements armés
Onze agents de sécurité ont été tués dans la zone frontalière de Khyber, tandis que sept policiers ont perdu la vie lorsqu’un kamikaze a percuté la porte d’entrée de l’académie de formation de la police avec une voiture piégée, avant qu’un assaut armé ne s’ensuive.
Par ailleurs, cinq personnes, dont trois civils, ont été tuées dans un affrontement distinct survenu dans le district de Bajaur, ont indiqué des responsables de la sécurité à l’Agence France-Presse samedi.
Le Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP), connu sous le nom de talibans pakistanais, a revendiqué ces attaques dans des messages diffusés sur les réseaux sociaux. Ce groupe est distinct du mouvement taliban afghan, bien qu’il entretienne avec lui des liens étroits.
Ces attaques surviennent quelques heures après que le gouvernement taliban afghan a accusé le Pakistan de « violer la souveraineté du territoire de Kaboul », à la suite de deux explosions entendues dans la capitale afghane la veille.
Islamabad n’a pas revendiqué ces explosions, mais a affirmé son droit à se défendre contre les mouvements rebelles opérant à la frontière.
Le Pakistan accuse régulièrement les autorités afghanes de ne pas expulser les combattants utilisant le territoire afghan comme base pour mener des attaques contre son pays, ce que Kaboul dément.
Le Tehrik-e-Taliban Pakistan et les groupes qui lui sont affiliés sont responsables de la majorité des actes de violence visant principalement les forces de sécurité.
Au total, 32 soldats pakistanais et au moins trois civils ont été tués cette semaine dans les zones frontalières, y compris lors des attaques de vendredi.