Les Talibans menacent Washington après avoir saisi des fonds afghans
Les Talibans ont menacé de « reconsidérer » leur politique à l’égard des États-Unis, au cas où Washington ne renoncerait pas à sa décision de reprendre les 7 milliards de dollars de fonds de la Banque centrale d’Afghanistan, dont la moitié serait destinée aux familles des victimes du 11 Septembre 2001.
Le président Joe Biden a signé un décret permettant aux États-Unis de disposer de sept milliards de dollars de fonds de la Banque centrale afghane déposés auprès d’institutions financières américaines, dont la moitié serait destinée aux familles des victimes du 11 Septembre.
L’autre moitié sera consacrée à l’assistance humanitaire en Afghanistan, en veillant à ce que les Talibans ne paient pas les sommes qui leur sont dues.
Dans une déclaration officielle publiée sur Twitter, le porte-parole adjoint des Talibans a déclaré que « le Président des États-Unis Biden a gelé les avoirs de l’Afghanistan qui étaient déposés dans ses banques dans son pays, en violation de toutes les normes internationales et veut maintenant les reprendre de manière irresponsable ».
Les attentats du 11 Septembre n’ont rien à voir avec l’Afghanistan. Si les États-Unis ne changent pas d’attitude et poursuivent leurs provocations, la Principauté islamique devra revoir sa politique à l’égard des États-Unis.
Les Talibans et Washington ont signé à Doha en Février 2020 un accord de paix qui a sous-tendu le retrait de l’armée étrangère de l’Afghanistan, tandis que les activistes sont censés s’engager à ne pas attaquer les intérêts étrangers et à ne pas utiliser l’Afghanistan comme plateforme d’agression contre l’Occident.
La déclaration des Talibans faisant état de leur politique à l’égard des États-Unis indique qu’ils menacent ouvertement les intérêts américains.
Le porte-parole des Talibans, Mohammed Naim, a dénoncé sur Twitter l’intervention américaine en disant que « le vol et la confiscation par les États-Unis de biens du peuple afghan sont le minimum de dégradation humaine et morale d’un pays et d’une nation ».
L’Afghanistan traverse une crise humanitaire majeure depuis la prise du pouvoir par les Talibans en Août de l’année dernière, à la suite d’une guerre dévastatrice de 20 ans qui a fait suspendre l’aide internationale qui représente 75% du budget afghan.
Selon le FMI, à la fin du mois d’Avril de l’année dernière, les réserves de la Banque centrale afghane s’élevaient au total à 9,4 milliards de dollars.
Cette somme, qui a été déposée avant le retour des Talibans au pouvoir, est détenue essentiellement à l’étranger et aux États-Unis.
Conscients de la controverse soulevée par la décision de Biden, les responsables de la Maison Blanche ont expliqué que les réserves de la Banque centrale d’Afghanistan « étaient dues à l’aide substantielle et continue que les États-Unis et d’autres donateurs internationaux ont apportée à l’Afghanistan au cours des deux décennies écoulées ».
La Maison Blanche a également rappelé que les États-Unis étaient le principal fournisseur d’aide à l’Afghanistan, soulignant que cette aide bilatérale restait distincte des procédures de gel des avoirs de la Banque centrale afghane.
Il y a plusieurs mois, l’ONU a demandé l’assouplissement des sanctions imposées à l’Afghanistan depuis Août 2021 afin d’éviter que le pays ne s’effondre.
La communauté internationale ne reconnaît pas la légitimité du système du Mouvement et exige que celui-ci prenne des mesures concrètes pour faire respecter les droits de l’homme et reprendre l’aide internationale.
L’Afghanistan avait été gouverné par les Talibans entre 1996 et 2001, et avait été gouverné par la répression des libertés, mais après avoir été renversé par les forces américaines et par autre allié de Washington, le mouvement est revenu au pouvoir en Août après le retrait des troupes occidentales.
Après son retour au pouvoir, le mouvement a violemment dispersé les manifestations en faveur des droits des femmes et arrêté des journalistes et des opposants à son régime.
Le mouvement islamique a empêché les adolescentes de plusieurs écoles et lycées officiels de poursuivre leurs études, a imposé aux femmes un tabou sur de longues trajets et les a exclues de la plupart des emplois publics.