Politique

Les Syriens et les Palestiniens interdits d’entrée aux États-Unis aux côtés de ressortissants de six autres pays


Les États-Unis ont élargi la liste des pays soumis à une interdiction totale de voyage afin d’y inclure les Syriens, les Palestiniens ainsi que les ressortissants de six autres pays.

Dans un communiqué, la Maison-Blanche a indiqué que le président américain Donald Trump avait signé une proclamation qui « élargit et renforce les restrictions d’entrée (aux États-Unis) à l’encontre des ressortissants de pays présentant des lacunes manifestes, persistantes et graves en matière de contrôle, de vérification et de partage d’informations, afin de protéger la nation contre les menaces pesant sur la sécurité nationale et la sécurité publique ».

La mesure annoncée aujourd’hui interdit l’entrée sur le territoire américain aux ressortissants du Burkina Faso, du Mali, du Niger, du Soudan du Sud et de la Syrie, ainsi qu’aux détenteurs de documents de voyage délivrés par l’Autorité palestinienne. Elle impose également une interdiction totale à l’encontre du Laos et de la Sierra Leone, qui n’étaient auparavant soumis qu’à des restrictions partielles.

La Maison-Blanche a précisé que l’interdiction élargie entrerait en vigueur le 1er janvier.

Cette décision intervient malgré l’engagement pris par Donald Trump de faire tout son possible pour assurer le succès de la Syrie, à la suite de discussions historiques tenues en novembre avec son président, Ahmed Al-Charah.

La mesure américaine fait suite à la mort de trois citoyens américains en Syrie lors d’une opération terroriste impliquant un agent de sécurité affilié à l’organisation terroriste Daech.

À la suite de cette attaque, Donald Trump a promis, dans un message publié samedi sur sa plateforme de réseaux sociaux Truth Social, une « riposte très sévère ».

La Maison-Blanche a justifié l’interdiction en évoquant les taux élevés de dépassement de la durée de validité des visas par des ressortissants syriens.

Elle a déclaré : « La Syrie sort d’une longue période de troubles civils et de conflits internes. Malgré ses efforts pour relever les défis sécuritaires auxquels elle est confrontée en étroite coordination avec les États-Unis, le pays demeure dépourvu d’une autorité centrale adéquate pour délivrer des passeports ou des documents civils et ne dispose pas de procédures de contrôle et de vérification appropriées ».

La liste des interdictions partielles

En juin, Donald Trump avait signé une proclamation interdisant l’entrée aux États-Unis aux citoyens de douze pays et restreignant celle des ressortissants de sept autres, affirmant que ces mesures étaient nécessaires pour se protéger des « terroristes étrangers » et d’autres menaces sécuritaires. Ces interdictions et restrictions s’appliquent aux immigrants comme aux non-immigrants, notamment les touristes, les étudiants et les voyageurs d’affaires.

La Maison-Blanche a indiqué que l’interdiction de voyage restait en vigueur pour ces douze pays.

Donald Trump a également imposé des restrictions partielles à l’entrée des ressortissants de quinze autres pays, dont le Nigeria, placé sous une surveillance particulière du président américain, qui avait menacé début novembre d’une intervention militaire en raison du traitement réservé aux chrétiens dans le pays.

Le Nigeria affirme que les accusations de persécution des chrétiens ne reflètent pas la réalité de la situation sécuritaire complexe et ne tiennent pas compte des efforts déployés pour protéger la liberté religieuse.

Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier, Donald Trump a fait de l’application stricte des lois sur l’immigration une priorité absolue. Il a ainsi déployé des agents fédéraux dans les grandes villes américaines et renvoyé des demandeurs d’asile à la frontière entre les États-Unis et le Mexique.

L’élargissement de la liste des pays soumis à des restrictions d’entrée aux États-Unis constitue une nouvelle escalade des mesures migratoires prises par l’administration depuis la fusillade qui a coûté la vie à deux membres de la Garde nationale à Washington le mois dernier.

Les enquêteurs affirment que l’auteur de la fusillade était un ressortissant afghan entré aux États-Unis en 2021 dans le cadre d’un programme de réinstallation, dont les responsables de l’administration Trump estiment que les procédures de contrôle étaient insuffisantes.

Quelques jours après la fusillade, Donald Trump a promis un « arrêt permanent » de l’immigration en provenance de tous les « pays du tiers monde », sans toutefois en citer aucun nommément ni définir ce terme.

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