Politique

Les scandales rattrapent Andrew et Fergie : entre la prison au Royaume-Uni et l’exil volontaire


Les scandales continuent de hanter le prince Andrew, duc d’York déchu et frère cadet du roi Charles III, alors qu’il fait actuellement l’objet d’une enquête criminelle par la police métropolitaine de Londres qui pourrait, selon plusieurs observateurs, conduire à son incarcération.

Parallèlement, son ex-épouse Sarah Ferguson, connue sous le surnom de « Fergie », fait elle aussi l’objet d’une enquête distincte portant sur une utilisation illégale de fonds caritatifs, dans un contexte où certains médias évoquent la possibilité d’un exil forcé du couple hors du Royaume-Uni, selon ce qu’a rapporté le New York Post.

L’historien britannique Andrew Lownie, auteur de The Rise and Fall of the House of York (« L’ascension et la chute de la Maison d’York »), a expliqué lors d’une interview accordée à la journaliste Paula Froelich sur NewsNation que les accusations visant Andrew concernent plusieurs infractions liées à une mauvaise conduite et à des abus commis lors de ses fonctions officielles.

Lownie a précisé que les soupçons ne portent pas sur des affaires de trafic sexuel, contrairement aux rumeurs persistantes, mais sur des irrégularités financières et un possible détournement de son statut officiel à des fins personnelles.

Prince Andrew Mountbatten-Windsor, âgé de 65 ans, troisième enfant de la défunte reine Élisabeth II et du prince Philip, a occupé le poste d’envoyé spécial pour le commerce du Royaume-Uni entre 2001 et 2011. Durant cette période, il a entretenu des relations controversées avec des hommes d’affaires et dirigeants étrangers, privilégiant les hôtels cinq étoiles aux résidences diplomatiques officielles, ce qui a généré des dépenses excessives et des soupçons de mauvaise gestion des fonds publics.

La police examine également des allégations selon lesquelles le prince aurait demandé en 2011 à un officier de lui fournir des informations personnelles sur Virginia Giuffre, la femme qui l’avait accusé d’agression lorsqu’elle était mineure.

Les mémoires de Giuffre, Nobody’s Girl, publiées à titre posthume après sa mort en octobre dernier, affirment qu’elle avait été forcée par Jeffrey Epstein à avoir des relations sexuelles avec le prince Andrew à trois reprises, dont une fois à l’âge de 17 ans.

Cette affaire a provoqué la colère des groupes républicains opposés à la monarchie. La campagne « Republic » a appelé à la mise en accusation officielle du prince Andrew pour corruption, abus de pouvoir ou inconduite, réclamant une refonte complète du rôle et de la transparence de la monarchie britannique.

De son côté, Sarah Ferguson, âgée de 66 ans, est visée par une enquête parallèle concernant l’usage inapproprié des revenus issus de ses livres et contrats publicitaires, fonds qui auraient dû être destinés à des œuvres caritatives.

Selon Lownie, « Fergie a utilisé les associations caritatives comme un moyen de profit personnel, ce qui lui vaut aujourd’hui de sérieux ennuis ».

L’historien estime que la pression croissante des médias et des autorités pourrait pousser le couple à quitter définitivement le pays : « Il est probable que le prince Andrew finisse par s’établir à l’étranger, tandis que Fergie pourrait s’installer au Portugal ou en Suisse, tout en conservant une résidence temporaire à Londres grâce au soutien de certains amis. »

Ces enquêtes constituent un test majeur pour la monarchie britannique, déjà affaiblie par une succession de scandales ayant terni son image et érodé la confiance du public. Les affaires visant Andrew portent sur la corruption et les abus de pouvoir, tandis que celles impliquant Fergie pourraient aboutir à des sanctions civiles et à une restriction de ses activités caritatives.

Dans le même temps, ces dossiers nourrissent le débat public sur la place de la famille royale au sein de la société britannique et sur la nécessité d’une transparence accrue dans la gestion de ses affaires. Si les pressions judiciaires et politiques persistent, elles pourraient entraîner des changements profonds dans la relation entre la monarchie et le peuple, marquant peut-être le début d’une transformation historique au Royaume-Uni.

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