Les revers d’Erdoğan avant les élections… Voici les plus importants
À l’approche de l’élection présidentielle turque, les reculs politiques du président qui veut renforcer son équipe avant d’entrer dans le panel des élections vont entraîner une forte concurrence en mai prochain. Le refus de l’ancien ministre des Finances, Mehmet Şimşek, de se joindre au gouvernement de Recep Tayyip Erdoğan est le dernier en date.
Sur Twitter, l’un des économistes turcs les plus éminents, Şimşek, a déclaré mardi : « Il n’a pas l’intention de retourner à l’action politique en raison de ses préoccupations avec les institutions financières à l’étranger, et il a indiqué qu’il était prêt à aider, si nécessaire, dans son domaine d’expertise, à la suite d’une réunion qui a duré plus d’une heure au siège de l’AKP à Ankara.
La décision de Şimşek survient quelques heures seulement après que le dirigeant d’un parti islamiste émergent ait choisi de ne pas rejoindre une coalition du public dirigée par l’AKP, comprenant le Parti d’action nationale (MHP), et d’autres partis, alors que le Parti Erdoğan réussit à s’assurer le soutien d’un autre parti marginal, formé par des membres du groupe interdit du Hezbollah, selon Al Hurra.
Un rapport de Bloomberg indique que le candidat de l’opposition turque Kemal Kılıçdaroğlu recevra le soutien du plus grand groupe politique non-partisan du pays et que le Parti démocratique des peuples pro-Kurdes, qui compte plus de 10% des électeurs, devrait annoncer son soutien à ce candidat cette semaine.
L’inflation galopante et l’insatisfaction due à la réaction du gouvernement au tremblement de terre dévastateur de février dernier, qui a coûté la vie à au moins 48 000 personnes en Turquie, ont fait d’Erdoğan et de l’AKP le plus difficile défi électoral depuis qu’il est arrivé au pouvoir pour la première fois, selon Reuters.
L’Agence souligne que la défaite électorale d’Erdoğan, après plus de deux décennies au pouvoir, aura des répercussions non seulement sur le paysage politique du Moyen-Orient, mais aussi sur celui du monde entier.
Le rapport de Bloomberg a noté que depuis que Şimşek a quitté le gouvernement en 2018, la Turquie a épuisé une grande partie de ses réserves officielles, a vu la lire descendre à un niveau record et l’inflation a déjoué.
Depuis qu’il a pris ses fonctions en 2007, les investisseurs considèrent Şimşek, un ancien analyste stratégique de Merrill Lynch, comme une personne impliquée dans les marchés financiers, selon Bloomberg.
Certains observateurs pensent que les Kurdes qui se sentent marginalisés de longue date pourraient jouer un rôle crucial dans les élections de mai, qui vont faire l’objet d’une forte concurrence et déterminer si le président Recep Tayyip Erdoğan va rester au pouvoir après plus de deux décennies.