Les otages avant le Hamas… changement de priorités ou prélude à la fin de la guerre à Gaza ?

Lorsque les objectifs s’entassent en temps de guerre, leur ordre de priorité peut révéler des messages allant bien au-delà du champ militaire.
C’est ce qui est apparu clairement dans les récentes déclarations du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, qui, pour la première fois depuis le déclenchement de la guerre dans la bande de Gaza à la suite de l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, place la libération des otages au sommet de ses priorités, devant la défaite du Hamas, selon le journal Yediot Aharonot.
Netanyahou a déclaré : « Il existe aujourd’hui de nombreuses opportunités. Avant toute chose, sauver les otages. Bien sûr, il nous faudra aussi résoudre la question de Gaza et vaincre le Hamas, mais je pense que nous atteindrons les deux objectifs. »
À ce sujet, le journal souligne que Netanyahou a parlé de « sauver » les otages, plutôt que de leur « libération », et s’est abstenu d’utiliser le mot « accord ».
Bien que ses propos ne laissent pas entendre une opération militaire de sauvetage, ils reflètent, selon Yediot Aharonot, une dynamique croissante autour d’un éventuel accord.
Depuis le début de la guerre à Gaza, Netanyahou n’a cessé de réaffirmer que l’objectif principal était la destruction du Hamas.
Un geste de bonne volonté envers Trump ?
Ce changement de ton coïncide avec les appels du président américain Donald Trump à conclure un accord menant à un cessez-le-feu. Sur sa plateforme Truth Social, dimanche matin, il écrivait : « Concluez l’accord à Gaza, ramenez les otages. » Quelques jours auparavant, il avait déjà exprimé son espoir d’un cessez-le-feu proche.
Malgré ces signes publics d’avancée, les responsables engagés dans les négociations mettent en garde contre l’absence de percée réelle.
Le Hamas n’a pas encore officiellement réagi à la proposition de cadre présentée par l’émissaire de Trump, Steve Witkoff. C’est pourquoi certains analystes politiques considèrent les propos de Netanyahou comme un geste de bonne volonté envers Trump, plutôt que comme un signe de progrès concret.
D’autres estiment que le Premier ministre prépare peut-être l’opinion publique israélienne à une fin de la guerre, sous la pression constante des États-Unis pour parvenir à une solution négociée.
Des hauts responsables israéliens ont confié au journal Yediot Aharonot, dimanche, que les discussions visant à parvenir à un accord « sont en cours en permanence », ajoutant : « Nous espérons des développements imminents et continuons à y travailler. »
Cependant, ces responsables ont souligné qu’« il n’y a pour l’instant aucun progrès notable ».
Lors d’une réunion du cabinet de sécurité restreint (le « cabinet ») tenue dimanche au quartier général du commandement sud de l’armée israélienne, les ministres ont été informés que le Hamas restait ferme sur l’exigence de mettre fin à la guerre comme condition préalable à tout accord.
La réunion s’est conclue sans décision claire, et de nouvelles discussions sont prévues ce lundi, selon le journal.