Politique

Les marteaux de Trump forgent l’épée de Poutine


L’administration du président américain Donald Trump a récemment adopté une série de mesures dont certaines ont bénéficié au président russe Vladimir Poutine.

Trois décisions de l’administration Trump peuvent être considérées comme des victoires pour Poutine : le décret exécutif imposant des sanctions à la Cour pénale internationale (CPI), la suspension par la procureure générale Pam Bondi des efforts fédéraux visant à lutter contre les campagnes d’influence secrètes menées par la Russie et d’autres adversaires, et les actions du ministère de la Justice visant à réduire les sanctions contre les proches du Kremlin.

La Cour pénale internationale avait émis un mandat d’arrêt contre Poutine, l’accusant, ainsi que la commissaire aux droits de l’enfant Maria Lvova-Belova, de déportation illégale d’enfants ukrainiens, un crime de guerre selon l’institution.

Par conséquent, la décision de l’administration Trump de sanctionner la Cour allège la pression sur le président russe, selon le magazine américain Newsweek, qui a souligné que ces décisions de Washington ont été accueillies favorablement par les partisans du Kremlin, suscitant des spéculations sur leurs bénéfices potentiels pour Moscou.

Après avoir reçu le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou à la Maison-Blanche, Trump a signé un décret exécutif visant à sanctionner la Cour pénale internationale, qu’il a accusée de mener des « actions illégitimes et infondées » contre les États-Unis et Israël.

En mai 2024, la Cour, dont le siège est à La Haye, avait émis un mandat d’arrêt contre Netanyahou et le ministre de la Défense de l’époque, Yoav Gallant, en lien avec la guerre à Gaza.

Après ces sanctions américaines, la Cour et 79 pays signataires ont condamné la décision de Trump, qui pourrait entraîner des restrictions financières et des interdictions de visa à l’encontre de toute personne coopérant avec les enquêtes de la CPI contre des citoyens américains ou leurs alliés, menaçant ainsi l’application du droit international.

Cependant, la Russie a salué cette initiative. The Moscow Times a rapporté qu’un haut responsable du Kremlin avait qualifié les sanctions de Trump de « grande nouvelle », ajoutant que la CPI était devenue « trop arrogante » et que Washington venait de la remettre « à sa place ».

Dans des déclarations au Moscow Times, un diplomate russe anonyme a qualifié la décision de Trump de « cadeau à Moscou », expliquant qu’elle offrait au président russe et à son entourage plus de liberté de mouvement lors de leurs déplacements.

Mercredi dernier, la procureure générale Pam Bondi a publié des directives politiques qui pourraient également avoir un impact majeur sur la Russie. L’une d’elles a conduit à la dissolution d’une task force, mise en place sous l’administration de Joe Biden, chargée de sanctionner les proches du Kremlin et de saisir leurs yachts.

Bondi a déclaré que la politique visant à exclure la Russie des marchés mondiaux serait désormais réorientée. Elle a précisé que la task force continuerait ses enquêtes, mais ne fonctionnerait plus de manière centralisée au siège du ministère de la Justice. Toutefois, Reuters estime que cela entraînera une diminution des poursuites contre les personnalités russes.

Une autre directive de Bondi mettra fin aux efforts fédéraux de lutte contre les campagnes d’influence secrètes menées par la Russie et d’autres adversaires, comme la Chine.

Cependant, ces décisions ne sont pas nécessairement une bonne nouvelle pour Moscou. L’envoyé de Trump en Ukraine, Keith Kellogg, a déclaré que l’administration américaine pourrait augmenter les sanctions contre la Russie pour mettre fin à la guerre en cours.

Le journal américain New York Post a cité Kellogg affirmant que les sanctions contre la Russie avaient été bien moins sévères qu’elles auraient pu l’être et qu’il existait une marge de manœuvre pour les intensifier.

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