Les luttes d’argent et d’influence révèlent le vrai visage des Frères musulmans : le mouvement est-il en train de s’effondrer de l’intérieur ?
Le mouvement des Frères musulmans traverse une période de désintégration interne sans précédent, après des années de perte d’influence directe en Égypte et dans la région. Les différends entre ses dirigeants à l’étranger se sont intensifiés autour de la gestion des fonds et des investissements accumulés par l’organisation au fil des décennies.
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Ces divisions financières et organisationnelles ne sont plus de simples désaccords internes, mais un conflit acharné qui menace l’unité et la stabilité du groupe, révélant le véritable visage de dirigeants qui prétendaient autrefois œuvrer pour la réforme et la prédication religieuse.
Selon le site égyptien « Newsroom », le journaliste Sameh Faiz a affirmé que le mouvement traverse aujourd’hui l’une des phases les plus critiques de son histoire, alors que ses dirigeants se livrent une lutte féroce pour l’argent et les ressources au nom de la religion et du travail caritatif.
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Faiz précise que la crise a éclaté après la fuite de plusieurs responsables à l’étranger, notamment en Turquie et au Royaume-Uni, où des batailles internes ont commencé sous le prétexte du contrôle des biens de l’organisation et de leur conversion en projets privés. Des documents et rapports ont révélé que certaines figures comme Mahmoud Hussein, Ibrahim Munir et Ahmed Abdelrahman se sont impliquées dans le transfert d’appartements et de propriétés au nom du groupe vers des biens personnels, tandis que les membres étaient encouragés à faire des dons à des projets présentés comme humanitaires ou liés aux droits de l’homme afin de légitimer les pratiques financières.
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Les racines de la crise remontent à la période qui a suivi l’arrestation du Guide suprême Mohamed Badie et de son adjoint Khairat El-Shater en 2013-2014. Une commission administrative avait alors été formée pour gérer les affaires du mouvement, mais elle s’est rapidement divisée en factions rivales luttant pour le pouvoir et les ressources. Cette scission a ouvert la voie à des fuites et à des scandales financiers qui ont mis en lumière les divergences profondes au sein du groupe.
Cette situation a entraîné un éclatement notable en Europe, où trois factions distinctes se disputent désormais le contrôle des ressources du mouvement après le gel de certains comptes et la révélation de sources de financement.
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Ce conflit interne reflète la faiblesse structurelle du mouvement et son incapacité à maintenir la cohésion de ses rangs, malgré les slogans publics prônant la réforme et la transparence. Il soulève une question essentielle : cet éclatement marque-t-il le début de la fin du mouvement, ou s’agit-il d’une simple réorganisation visant à dissimuler la corruption interne et à préserver une influence limitée à l’étranger ?
Les observateurs estiment que la persistance de ces luttes nuira non seulement à l’image du groupe auprès de ses partisans, mais compromettra aussi directement sa capacité à survivre en tant qu’acteur politique influent. Ce conflit met en évidence le fossé grandissant entre le discours officiel des Frères musulmans et les agissements réels de leurs dirigeants.
