Les Libyens maintiennent la pression dans la rue pour faire chuter Dbeibah – Un message adressé à Tetteh

Le président du Conseil présidentiel, Mohamed el-Menfi, soutient les mouvements de protestation pacifiques à Tripoli réclamant la démission d’Abdel Hamid Dbeibah et la dissolution de son gouvernement, ce qui accroît la pression sur l’exécutif d’unité nationale.
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La capitale libyenne Tripoli a été le théâtre d’une nouvelle manifestation exigeant le départ du gouvernement d’union nationale, reconnu par les Nations unies et dirigé par Abdel Hamid Dbeibah. Ce mouvement intervient dans un contexte de tensions politiques et sécuritaires persistantes. Mohamed el-Menfi, président du Conseil présidentiel, a apporté son soutien à ces mobilisations pacifiques, qu’il a qualifiées de « civilisées », accentuant ainsi la pression sur le gouvernement en place. Ces manifestations constituent également un message clair adressé à la cheffe de la mission onusienne, Hanna Tetteh, qui a exprimé son opposition à toute chute du gouvernement sans consensus préalable, estimant qu’un tel scénario accentuerait la division.
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Des centaines de manifestants se sont rassemblés dans les rues de la capitale, notamment sur la place des Martyrs. « Les Libyens, de toutes les composantes de la société, réclament la chute du gouvernement et l’organisation d’élections dans un délai de six mois », a déclaré Fadjra al-Raqibi, l’une des participantes à la manifestation de vendredi à Tripoli. Elle a ajouté : « Le peuple veut une solution. Il est fatigué. »
Les protestataires ont scandé des slogans appelant au « départ de Dbeibah avant l’Aïd al-Adha », prévu cette année le 6 juin. La manifestation s’est déroulée de manière pacifique, sous une surveillance sécuritaire renforcée.
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Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est en proie à des divisions et des conflits persistants. Le pays est actuellement dirigé par deux gouvernements rivaux : l’un, basé à Tripoli (ouest), dirigé par Dbeibah et reconnu par l’ONU ; l’autre, basé à Benghazi (est), dirigé par Oussama Hamad et soutenu par le parlement ainsi que par le maréchal Khalifa Haftar.
Les élections présidentielles et législatives initialement prévues pour décembre 2021 ont été reportées sine die en raison de désaccords persistants entre les différentes parties.
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Certains manifestants ont appelé à « démanteler toutes les institutions créées sous l’égide des Nations unies en 2021 », y compris le gouvernement d’unité nationale, le Haut Conseil d’État (assimilé à une chambre haute), et le parlement élu en 2014, basé dans l’est du pays.
Dans une publication sur le réseau social X, Mohamed el-Menfi a salué « la scène nationale civilisée incarnée par les citoyens de la capitale à travers l’exercice de leur droit d’expression pacifique et responsable de leurs aspirations ».
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Il a également affirmé : « Nous saluons hautement le rôle des forces de sécurité dans la protection de ce droit, et rappelons que nous avons toujours misé sur la voix du peuple pour opérer un changement positif. » Il a appelé à « poursuivre l’expression pacifique et civilisée dans toutes les villes du pays, afin de construire un État moderne répondant aux espoirs et aspirations de tous les Libyens ».
Entre le 12 et le 15 mai, Tripoli a connu de violents affrontements entre groupes armés et forces gouvernementales après l’annonce par le gouvernement d’unité nationale de son intention de démanteler toutes les milices contrôlant la ville, qualifiées par Dbeibah de « plus puissantes que l’État ».
Ces affrontements ont fait au moins huit morts selon l’ONU, avant la mise en place d’une trêve jeudi dernier.
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En réaction à la manière dont le gouvernement a géré cette crise, des milliers de manifestants se sont rassemblés la semaine dernière au centre de Tripoli. Un officier de police chargé de la sécurité du siège du gouvernement a été tué lors d’une tentative d’attaque menée par un « groupe infiltré parmi les manifestants », selon un communiqué officiel.
Dans une déclaration télévisée jeudi, Hanna Tetteh a insisté sur la nécessité de garantir « le droit de manifester » pour « tous les citoyens mécontents de la gestion actuelle ».
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Elle a précisé que « la communauté internationale continue de reconnaître le gouvernement d’union nationale, mais nous savons qu’il est contesté par une partie importante de la population, en particulier dans l’ouest du pays ».
Bien que Tripoli jouit d’un calme relatif depuis l’échec de l’offensive militaire de Khalifa Haftar en 2019, qui s’est achevée en juin 2020 par un cessez-le-feu permanent, la capitale est toujours le théâtre d’affrontements sporadiques entre groupes armés rivaux luttant pour le contrôle des zones d’influence et des infrastructures stratégiques.
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