Les Houthis redéploient des réseaux de communication militaire à Hodeïda

Des sources informées ont révélé que les milices houthis ont réinstallé des systèmes de communication militaire sur les principales tours de la ville portuaire de Hodeïda, au Yémen, six mois après leur démantèlement à la suite des frappes américaines.
Selon ces sources, les milices ont remis en place et réinstallé des antennes de réseaux cellulaires et des dispositifs de communication militaire sur plusieurs tours principales situées dans cette province de l’ouest du pays.
Des ingénieurs en télécommunications affiliés aux Houthis ont été aperçus ces derniers jours en train de réinstaller des antennes, des stations de brouillage, ainsi que des dispositifs de guidage et de transfert de données militaires sur les tours de communication principales de la région.
Selon les mêmes sources, cette opération a concerné la plupart des tours de la ville de Hodeïda, notamment celles situées dans le quartier de Jizan, au centre des télécommunications, à Kilo 7, dans le quartier du 7 Juillet, à Ghaleel, ainsi qu’une autre tour proche des bâtiments du service de renseignement politique.
Exploitation d’une période d’accalmie
Une source sécuritaire a estimé que « les Houthis se sentent désormais en sécurité, convaincus qu’ils ne risquent plus de frappes américaines ou israéliennes, profitant de la trêve à Gaza pour suspendre leurs propres attaques ».
En avril dernier, les milices houthis avaient commencé à démonter ces systèmes de communication militaire après qu’ils eurent été visés par les États-Unis. Les frappes aériennes américaines avaient alors détruit plusieurs centraux téléphoniques et réseaux de communication dans différentes provinces.
À cette époque, les bombardements américains avaient notamment détruit le central de communication et le relais terrestre de Jabal Waqer, dans le district de Bur’a à l’est de Hodeïda, ainsi que des tours à Amran, Jabal Ba’dan (gouvernorat d’Ibb), Saada et Sanaa. Cette stratégie s’inscrivait dans une campagne plus large visant à démanteler les centres de commandement et à paralyser les communications cryptées des milices, selon plusieurs observateurs.
Exploitation des câbles téléphoniques terrestres
Dans le même contexte, des sources locales et médiatiques ont indiqué que les Houthis ont arraché des câbles téléphoniques terrestres dans plusieurs provinces, notamment à Al-Mahwit, Hajjah, Amran et Sanaa, afin de les réutiliser dans leurs réseaux de communication militaire.
Ces sources ont précisé que les milices ont retiré les câbles téléphoniques dans la région d’Al-Haytham, dans le district d’Al-Rajm, provoquant ainsi la coupure du service pour des milliers de foyers.
Des sources militaires avaient déjà déclaré que les Houthis s’appuyaient désormais sur les lignes téléphoniques terrestres – basées sur une infrastructure indépendante en cuivre – pour mener leurs communications militaires, afin d’échapper à la surveillance et au traçage de leurs adversaires.
Selon ces mêmes sources, les caméras de reconnaissance des forces gouvernementales ont documenté l’usage par les Houthis de lignes téléphoniques terrestres dans plusieurs positions avancées, après qu’ils y ont installé des connexions filaires directes vers les lignes de front actives.
Le recours des Houthis aux réseaux téléphoniques filaires intervient après une période durant laquelle ils utilisaient une combinaison de systèmes de communication filaires, sans fil et cryptés, souvent vulnérables aux interceptions.
D’après les informations obtenues, les milices houthis ont commencé à appliquer un modèle de communication similaire à celui employé par les factions armées de Gaza, fondé sur des dérivations de lignes téléphoniques terrestres anciennes, dans un contexte de crainte croissante d’infiltrations techniques et sécuritaires américaines ou israéliennes.