Les Houthis poursuivent des influenceurs yéménites sur YouTube à Sanaa pour ces accusations
Le procès de trois influenceurs yéménites a commencé mercredi sur YouTube, à Sanaa, sous le contrôle des putschistes Houthis, accusés de « diffusion de fausses nouvelles » et « d’inciter les gens au chaos », selon des documents judiciaires publiés par l’agence France-Presse.
Le mois dernier, les autorités des rebelles yéménites ont arrêté Ahmad Hajar, Mustafa Al-Momari et Ahmad Alaou, qui sont des célébrités des réseaux sociaux.
Al-Momari, 29 ans, est très populaire au Yémen et possède plus de deux millions de comptes sur sa chaîne YouTube. Alaou, 32 ans, est un commentateur sportif, a plus de 800 000 abonnés sur sa chaîne, et Ahmad, 43 ans, est suivi par plus de 243 mille personnes.
D’après l’acte d’accusation, les trois militants ont été accusés d' »avoir diffusé des informations, des déclarations et des rumeurs fausses et tendancieuses dans l’intention de porter atteinte à la sécurité publique et de nuire à l’intérêt public » via leurs chaînes YouTube.
Ils ont également été accusés d’avoir « incité les gens à la confusion et à sortir dans la rue, d’avoir pénétré dans les ministères et d’avoir paralysé leur fonctionnement […], au service de la poursuite de l’agression et du blocus contre le Yémen ».
Une quatrième personne a été accusée d’avoir aidé un militant et « coordonné le contenu des vidéos », et le ministère public a demandé « qu’ils soient condamnés à la peine la plus lourde prévue par la loi ».
Ahmad Hajar a été arrêté après avoir publié une vidéo critiquant les autorités rebelles, la détérioration des conditions de vie dans les zones qu’ils contrôlent et les accusant de corruption.
Dans une vidéo diffusée sur YouTube, qui a reçu plus d’un demi-million de vues, Hajar écrit : « Les rebelles ont volé le peuple yéménite, pillé le peuple yéménite, dit-on chaque jour plus de deux millions de fois, tous les Yéménites, où que j’aille, disant (…), les grands et les petits se plaignent des partisans de Dieu ».
Un de ses parents, à condition que son nom ne soit pas divulgué, a déclaré à Franz Press que la pierre « a été arrêtée et enlevée de la rue le 22 décembre dernier ».
Il a affirmé que sa famille avait pu lui rendre visite il y a deux semaines et qu’il était « dans un état déplorable, et non pas de nature » en indiquant qu’il souffrait de maladies chroniques.
Depuis 2014, le Yémen est en proie à un conflit entre les putschistes houthis soutenus par l’Iran et les forces gouvernementales soutenues par la coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite, qui, d’après les Nations Unies, ont causé la mort de centaines de milliers de personnes, directement ou par des répercussions.
Des millions de Yéménites sont menacés par la famine, et des milliers de personnes, dont beaucoup vivent dans des zones contrôlées par les Houthis, ont besoin d’un traitement médical d’urgence qui n’est pas disponible dans le pays dont les infrastructures ont été détruites. Environ 80% des 30 millions de Yéménites dépendent de l’aide pour survivre.
Au début de la semaine actuelle, les putschistes houthistes ont demandé à plusieurs juges dans les zones sous leur contrôle d’enquêter sur des publications diffusées sur les réseaux sociaux, demandant à leurs collègues de se montrer solidaires face à toute action visant à l’indépendance de la justice; En vertu de ce qu’on appelle le Code de conduite professionnelle, les salaires ne sont pas versés.