Moyen-Orient

Les Houthis menacent Israël alors que les négociations de la deuxième phase de la trêve s’enlisent

Abdul-Malik al-Houthi menace d'une escalade militaire et de cibler Tel-Aviv en cas de reprise de la guerre à Gaza.


Le chef du mouvement houthi au Yémen, Abdul-Malik al-Houthi, a averti vendredi que Tel-Aviv serait « sous le feu » si Israël reprenait sa guerre contre la bande de Gaza. Cette déclaration a été faite à l’occasion du mois sacré du Ramadan et relayée par l’agence de presse « Saba », affiliée aux Houthis. Elle intervient alors que les négociations de la deuxième phase de l’accord de trêve semblent avoir échoué.

Al-Houthi a déclaré : « Nous réaffirmons notre position ferme et notre engagement religieux, humanitaire et moral à soutenir le peuple palestinien et nos frères combattants dans les factions palestiniennes, en particulier les Brigades Al-Qassam », la branche armée du Hamas. Il a ajouté : « Nous observons les tentatives d’Israël d’échapper au cessez-le-feu à Gaza et de contourner les engagements de la deuxième phase. »

Il a souligné que « le retour de la guerre à Gaza entraînera le retour de tout l’entité ennemie (Israël), en premier lieu Jaffa, appelée Tel-Aviv, sous le feu », menaçant d’une reprise de « l’intervention militaire sur différents fronts ».

Depuis novembre 2023, les Houthis ont attaqué des navires israéliens ou liés à Israël en mer Rouge à l’aide de missiles et de drones, en plus de frapper des cibles en Israël. En réponse, les forces aériennes israéliennes, américaines et britanniques ont mené des frappes sur des sites houthis, considérés comme une organisation terroriste par plusieurs pays, dont les États-Unis. On estime que les menaces des Houthis visant l’escalade militaire et le ciblage de la navigation maritime seront fermement contrées par l’actuel président américain, Donald Trump.

D’un autre côté, certains analystes estiment que ces menaces servent à détourner l’attention des violations commises par les Houthis à l’intérieur du Yémen, en relançant les hostilités militaires et en se désengageant des accords de paix.

Les attaques houthis n’ont pas seulement affecté Israël, mais ont également eu un impact économique significatif sur d’autres pays de la région, notamment l’Égypte et la Jordanie, qui ont subi d’importantes pertes financières.

Entre le 7 octobre 2023 et le 19 janvier 2025, Israël a mené une guerre à Gaza, causant plus de 160 000 morts et blessés parmi les Palestiniens, dont une majorité d’enfants et de femmes, et laissant plus de 14 000 disparus.

Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a tenu vendredi soir une réunion avec les chefs de la sécurité et plusieurs ministres pour évaluer la situation et discuter des négociations concernant un accord d’échange de prisonniers. Des sources israéliennes ont indiqué que « les négociations ne se sont pas bien déroulées et que le Premier ministre envisage une reprise des opérations militaires ».

Un cessez-le-feu est entré en vigueur le 19 janvier dernier à Gaza, accompagné d’un accord d’échange de prisonniers en trois phases de 42 jours chacune. La deuxième phase des négociations devait débuter le 3 février, soit au 16e jour de la première phase, mais Netanyahou l’a bloquée, cherchant plutôt à prolonger la première phase uniquement.

Le Premier ministre israélien craint d’entamer la deuxième phase de l’accord, qui prévoit la fin de la guerre et le retrait total de l’armée israélienne de Gaza, car cela pourrait entraîner l’effondrement de sa coalition gouvernementale, qui inclut des ministres de l’extrême droite opposés à cette mesure. La première phase de l’accord arrive à son terme ce samedi sans accord sur le passage à la deuxième phase.

Les menaces des Houthis interviennent à un moment critique marqué par une intensification des tensions au Moyen-Orient. Soutenu par l’Iran, le mouvement houthi est l’une des principales forces armées au Yémen et contrôle la capitale, Sanaa, ainsi qu’une grande partie du pays. Il accuse Israël et les États-Unis d’interférer dans les affaires intérieures du Yémen et de soutenir la coalition arabe dirigée par l’Arabie saoudite, qui combat les Houthis depuis 2015.

Par ailleurs, ces menaces reflètent l’escalade continue entre Israël et les factions palestiniennes de Gaza. Depuis plusieurs années, la région est le théâtre d’affrontements récurrents entre l’armée israélienne et les groupes armés palestiniens, Israël cherchant à affaiblir leur capacité militaire et à empêcher toute attaque contre son territoire.

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page