Moyen-Orient

Les Houthis imposent un blocus maritime sur le port de Haïfa


Le mouvement houthi au Yémen a annoncé lundi le début de l’instauration d’un blocus maritime sur le port israélien de Haïfa, avertissant que les navires à destination ou en escale dans ce port sont désormais considérés comme des cibles militaires. Cette annonce marque une nouvelle escalade de la part du groupe soutenu par l’Iran, en dépit des menaces israéliennes explicites, dont des appels à l’élimination du chef des Houthis, Abdelmalek al-Houthi.

Dans une déclaration télévisée, le porte-parole militaire houthi, Yahya Saree, a affirmé que les rebelles avaient reçu l’ordre de « mettre en œuvre la décision de la direction d’appliquer un blocus maritime sur le port de Haïfa », ajoutant que « toutes les entreprises disposant de navires actuellement dans ce port ou en route vers celui-ci doivent savoir qu’il est désormais inclus dans la banque d’objectifs militaires ».

Cette initiative intervient, selon les Houthis, en réponse à l’intensification des attaques israéliennes contre la population de Gaza. Ils précisent que toutes les opérations militaires – y compris les interdictions de navigation aérienne et maritime imposées par leurs forces armées – seront suspendues si Israël met fin à son offensive contre Gaza et lève le blocus imposé à l’enclave palestinienne.

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a déclaré plus tôt ce lundi que son pays entendait prendre le contrôle total de la bande de Gaza, alors que des frappes israéliennes ont provoqué la mort de dizaines de personnes selon la défense civile palestinienne.

Depuis l’attaque du 7 octobre 2023 menée par le Hamas contre Israël, les Houthis ont multiplié les attaques de missiles et de drones contre le territoire israélien, justifiant leurs actions par un soutien aux habitants de Gaza. Ces frappes ont été temporairement suspendues durant la trêve entre Israël et le Hamas, mais en mars, les Houthis ont menacé de les reprendre si les plans d’expulsion des Palestiniens étaient maintenus par Israël et les États-Unis.

En réponse, les États-Unis ont lancé des opérations militaires contre les Houthis à partir du 15 mars, avec des frappes quasi quotidiennes. Toutefois, le président américain Donald Trump a annoncé l’interruption de ces frappes après que les Houthis eurent déclaré ne pas souhaiter poursuivre le conflit.

Malgré le cessez-le-feu en vigueur entre les Houthis et les forces américaines, les attaques du groupe contre Israël se poursuivent.

Parallèlement, l’armée israélienne a mené des frappes aériennes ciblant des infrastructures stratégiques au Yémen, notamment l’aéroport de Sanaa – temporairement mis hors service – ainsi que plusieurs ports et sites militaires dans le nord du pays.

Vendredi dernier, Israël a menacé de frapper directement les dirigeants houthis, après avoir ciblé deux ports sous leur contrôle. Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a averti que l’État hébreu pourrait infliger à Téhéran le même sort que celui réservé au Hamas à Gaza.

Téhéran continue de nier toute implication directe dans les attaques menées par les Houthis contre la navigation en mer Rouge, bien que Washington ait averti l’Iran contre toute livraison d’armes au groupe yéménite.

Cependant, plusieurs rapports confirment que les missiles balistiques et drones utilisés par les Houthis sont d’origine iranienne et ont été perfectionnés localement.

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