Moyen-Orient

Les Houthis font irruption dans des bureaux des Nations unies à Sanaa et arrêtent un nouvel employé


Le porte-parole du secrétaire général des Nations unies a confirmé que les Houthis avaient saisi du matériel et des biens liés aux technologies de l’information et de la communication.

Un porte-parole de l’ONU a déclaré lundi qu’un autre employé de l’organisation avait été arrêté au Yémen, portant à six le nombre total de fonctionnaires de l’organisation internationale appréhendés ces derniers jours, alors que le groupe soutenu par Téhéran cherche à exploiter la question des employés onusiens comme levier de pression.

Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, a indiqué que cette arrestation avait eu lieu après que des forces de sécurité houthies eurent fait irruption dimanche dans plusieurs bureaux à Sanaa. Il a ajouté que les Houthis avaient confisqué du matériel et des actifs appartenant aux systèmes d’information et de communication.

Dujarric a précisé qu’au moins 59 employés de l’ONU étaient détenus par les Houthis, certains depuis plusieurs années. Selon Farhan Haq, le porte-parole adjoint du secrétaire général, des centaines d’employés de l’ONU se trouvent encore dans les zones sous contrôle houthiste, y compris un petit nombre d’expatriés.

« Notre priorité immédiate est la sécurité et le bien-être de tous les employés des Nations unies, y compris la libération de nos collègues détenus arbitrairement et de nos partenaires locaux concernés, ainsi que la prévention de nouvelles arrestations », a déclaré Haq.

Les Houthis, soutenus par l’Iran, contrôlent depuis 2014-2015 les zones les plus peuplées du Yémen, y compris la capitale Sanaa, après avoir pris le pouvoir par la force.

Selon l’ONU, les Houthis ont pris des mesures qui rendent de plus en plus difficile la fourniture d’aide humanitaire aux populations dans le besoin. Farhan Haq a souligné la semaine dernière que les actions du groupe obligeaient l’ONU à réévaluer la manière dont elle opère dans les zones sous leur contrôle.

Mercredi dernier, l’ONU avait annoncé le départ de douze de ses employés de Sanaa, après leur libération par les Houthis, tandis que vingt autres avaient été relâchés auparavant.

Bien que ces libérations récentes puissent répondre à des motivations immédiates, les arrestations elles-mêmes semblent destinées à transformer les travailleurs humanitaires en instruments de chantage politique, afin d’obtenir des concessions du monde extérieur ou de négocier des échanges à venir.

La détention d’employés des Nations unies, pourtant protégés par le droit international, a suscité de vives condamnations de la part de plusieurs organisations humanitaires, du Conseil de sécurité et de nombreux États. Le groupe houthi affirme pour sa part ne rien avoir contre les membres des organisations internationales et soutient que les détenus sont « accusés d’espionnage au profit des États-Unis ».

La semaine dernière, l’ambassadeur américain au Yémen, Steven Fagin, a ravivé l’attention sur le sort des employés locaux de l’ambassade américaine détenus par les Houthis depuis quatre ans, confirmant que plusieurs d’entre eux étaient toujours retenus illégalement.

Ces événements mettent une fois de plus en lumière la fragilité du contexte sécuritaire dans les zones sous domination houthie, ainsi que les obstacles croissants auxquels font face les organisations internationales dans la poursuite de leurs missions humanitaires au Yémen.

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