Le groupe yéménite des Houthis a décidé de franchir un nouveau seuil dans l’escalade en annonçant qu’il ciblerait désormais toute entreprise maritime travaillant avec les ports israéliens, indépendamment de sa nationalité. Cette mesure marque le début de la « quatrième phase » de ses opérations militaires contre Israël.

Dans un communiqué télévisé, le porte-parole militaire houthi, Yahya Saree, a déclaré que les entreprises ignorant ces avertissements s’exposeraient à des attaques, quels que soient l’itinéraire ou la destination de leurs navires.

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Il a précisé : « Les forces armées yéménites avertissent toutes les entreprises de cesser immédiatement toute interaction avec les ports de l’ennemi israélien. Dans le cas contraire, leurs navires seront ciblés partout où nos missiles et drones peuvent les atteindre. »

Saree a également exhorté la communauté internationale à faire pression sur Israël pour qu’il mette fin à son offensive et lève le blocus sur Gaza, soulignant qu’aucun homme libre ne peut rester indifférent à ce qui se passe dans l’enclave palestinienne.

Depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023, les Houthis, alliés de l’Iran, ont régulièrement attaqué des navires qu’ils estiment liés à Israël, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens.

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En mai, les États-Unis avaient conclu un accord inattendu avec les Houthis : suspendre leurs frappes aériennes en échange de l’arrêt des attaques maritimes. Toutefois, les Houthis avaient exclu Israël de cette trêve.

Mardi dernier, les Houthis ont affirmé avoir lancé un missile balistique hypersonique « Palestine 2 » contre l’aéroport Ben Gourion, près de Tel Aviv.

En plus des attaques par missiles, les Houthis visent depuis des mois des navires israéliens ou en route vers Israël. Vendredi, l’armée israélienne a intercepté un missile tiré du Yémen, après le déclenchement des sirènes d’alerte dans la région du Néguev et de la mer Morte.

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Jeudi, Abdel-Malik al-Houthi a annoncé que son mouvement envisageait d’autres options d’escalade « en soutien à Gaza ». Il a déclaré que 11 missiles hypersoniques et drones avaient été lancés en direction d’Israël au cours de la semaine.

Il a aussi affirmé que le blocus maritime imposé à Israël se poursuivrait, évoquant la fermeture totale du port d’Eilat comme un revers majeur infligé à l’État hébreu.

En juillet, les Houthis ont coulé deux navires marchands en mer Rouge, marquant leur première escalade majeure depuis sept mois dans leur campagne visant à perturber le commerce mondial en réaction à la guerre à Gaza.

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Depuis novembre 2023, ils ont revendiqué plus de 100 attaques contre des navires, en ont coulé quatre, capturé un autre, et causé la mort d’au moins huit marins.

La Maison Blanche a indiqué que ces attaques ont contraint environ 60 % des navires liés à l’Union européenne à contourner le détroit de Bab el-Mandeb via l’Afrique. Cette perturbation a affecté la sécurité économique mondiale et des États-Unis.

Le détroit de Bab el-Mandeb, au sud du Yémen, est l’un des passages stratégiques les plus importants au monde, reliant la mer Rouge au golfe d’Aden. Il constitue un axe vital pour le commerce et les exportations de pétrole entre l’Asie et l’Europe.

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L’intensification des attaques houthies pourrait pousser la communauté internationale à réagir, comme ce fut le cas en décembre 2023, lorsque le Pentagone a lancé l’opération multinationale « Gardien de la prospérité » pour protéger le commerce maritime dans la mer Rouge. Cette mission impliquait le Royaume-Uni, Bahreïn, le Canada, la France, l’Italie, les Pays-Bas, la Norvège, les Seychelles et l’Espagne, avec des patrouilles conjointes dans le sud de la mer Rouge et le golfe d’Aden.

Selon un rapport de mars 2025, les frappes américaines récentes ont ciblé des plateformes de lancement de missiles, des infrastructures houthies, et des chefs rebelles. Elles visaient aussi à adresser un message clair à Téhéran : elle pourrait être la prochaine sur la liste.

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