Moyen-Orient

Les Houthis détiennent des employés de l’ONU, dont le représentant de l’UNICEF


L’ambassadeur américain au Yémen appelle à la libération de plusieurs employés yéménites enlevés travaillant à l’ambassade, à l’occasion du quatrième anniversaire de leur enlèvement.

La capitale yéménite, Sanaa, a été le théâtre d’une escalade grave de la part du mouvement armé houthi, qui a procédé dimanche à la détention de vingt employés des Nations unies, parmi eux le représentant du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) au Yémen, le Britannique Peter Hawkins, selon des sources onusiennes.

Le porte-parole du Bureau du coordinateur des Nations unies au Yémen, Jean Allam, a confirmé que l’opération d’arrestation s’était déroulée dans l’un des locaux de l’organisation situés dans le quartier de Hadda, au sud-ouest de la capitale. Il a précisé que parmi les détenus figuraient quinze employés internationaux et cinq Yéménites travaillant au sein des agences de l’ONU. Alors que onze d’entre eux ont été libérés après interrogatoire, les autres demeurent en détention.

Selon des sources bien informées, le raid a eu lieu après l’irruption d’hommes armés houthis dans le bâtiment, qui ont confisqué tous les moyens de communication, y compris les téléphones portables, les ordinateurs et les serveurs, paralysant ainsi complètement les activités du bureau. Les employés détenus appartiennent à plusieurs agences humanitaires, dont le Programme alimentaire mondial, l’UNICEF et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires.

Un responsable onusien, ayant requis l’anonymat, a décrit la situation comme « extrêmement délicate », soulignant que l’ONU menait des négociations intensives avec les autorités de facto à Sanaa, ainsi qu’avec des acteurs régionaux et internationaux, afin d’obtenir la libération immédiate des détenus, de garantir leur sécurité et de reprendre le contrôle des installations désormais hors d’usage.

Ces événements s’inscrivent dans un schéma de montée des tensions adopté par le mouvement houthi à l’égard des organisations internationales. Le groupe avait déjà lancé de vastes campagnes contre les institutions humanitaires opérant dans les zones qu’il contrôle, accusant leurs employés — sans fournir de preuves — d’espionnage au profit d’entités étrangères. L’ONU a fermement rejeté ces accusations, les qualifiant « d’allégations infondées et trompeuses ».

Dans le même contexte, l’ambassadeur américain au Yémen, Steven Fagin, a ravivé la question des employés de l’ambassade américaine détenus par les Houthis depuis quatre ans, affirmant que le groupe continue de retenir illégalement plusieurs anciens employés yéménites.

Dans une déclaration officielle, Fagin a déclaré : « Le quatrième anniversaire de l’enlèvement de nos collègues est un rappel douloureux des politiques répressives des Houthis, non seulement à l’égard des employés locaux, mais aussi envers les travailleurs humanitaires internationaux qui s’efforcent d’apporter une aide vitale au peuple yéménite. »

L’ambassadeur a ajouté que les pratiques des Houthis, incluant les arrestations arbitraires, les accusations fabriquées et les aveux extorqués sous la contrainte, constituent « une violation flagrante des normes humanitaires », appelant la communauté internationale à intensifier la pression pour la libération inconditionnelle de tous les détenus.

Fagin a conclu en soulignant que « la poursuite de l’isolement international des Houthis découle directement de leur perte de légitimité morale et politique ».

Ces développements mettent une fois de plus en évidence la fragilité de la situation sécuritaire dans les zones sous contrôle houthi, ainsi que les défis croissants auxquels les organisations internationales sont confrontées dans l’accomplissement de leurs missions humanitaires au Yémen.

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