L'Europe

Les Frères musulmans sous la loupe du Parlement autrichien… Un document de sensibilisation destiné aux députés sur les dangers du mouvement


Le Parlement autrichien a préparé un dossier consacré à l’histoire des Frères musulmans, dans le cadre d’une initiative visant à sensibiliser les députés à l’idéologie, aux activités et à la portée de ce mouvement.

Selon ce document, « le mouvement des Frères musulmans est né il y a près d’un siècle en Égypte et est parfois considéré comme le point de départ de l’islamisme contemporain ».

Le rapport précise que différentes branches des Frères musulmans existent sous la forme de groupes, partis ou mouvements à travers le monde, et que plusieurs associations en Autriche entretiennent des liens avec l’organisation.

Le document revient sur les origines du mouvement en Égypte, donne des exemples de ses branches dans le monde arabe et retrace l’évolution et la dynamique de ses différents groupes affiliés.

Outre l’organisation mère en Égypte, le rapport met en lumière l’histoire du mouvement Ennahdha en Tunisie, ainsi que la genèse du Hamas, présenté comme un exemple de groupe extrémiste.

Cherchant à identifier le moment où les Frères musulmans ont eu recours à la violence, le document indique : « Après la mort de Hassan Al-Banna et l’interdiction du mouvement pour la première fois en Égypte, celui-ci a poursuivi ses activités dans la clandestinité, mais a été paralysé par des divisions internes entre membres modérés et extrémistes. »

Le texte poursuit : « L’évolution future de cette organisation divisée n’était pas claire. Durant cette période, Sayyid Qutb est devenu le penseur influent du courant islamiste radical, prônant la réalisation de ses objectifs par la force. »

Et d’ajouter : « Malgré des décennies d’activité, le mouvement reste difficile à cerner. Ses groupes et branches subissent aujourd’hui encore des pressions, et il est interdit dans de nombreux pays. »

Les documents produits par le Parlement autrichien contiennent généralement des analyses synthétiques de questions internationales ou de sujets liés aux priorités géographiques et politiques du pays.

Ces dossiers ont pour objectif d’aider les députés dans leur travail politique à l’échelle internationale, selon le site officiel du Parlement.

Bien que ce document se concentre principalement sur la dimension historique du mouvement et de son activité au Moyen-Orient, d’autres rapports sont attendus prochainement sur la présence et les activités des Frères musulmans en Europe, afin d’accroître la vigilance des parlementaires face à ce mouvement.

Interrogation parlementaire antérieure

Ce n’est pas la première fois que le Parlement autrichien s’intéresse aux Frères musulmans. Le député du parti d’opposition « Liberté » (FPÖ), Harald Stefan, avait déjà soumis une interpellation parlementaire.

Selon le texte de cette interpellation, des rapports publiés le 10 octobre dernier faisaient état de la découverte et de l’arrestation d’un employé de la Direction de la Sécurité nationale et du Renseignement intérieur, soupçonné d’avoir transmis des informations confidentielles sur des enquêtes en cours aux Frères musulmans.

L’interpellation précise que l’agent, actuellement sous enquête, est d’origine égyptienne et a divulgué des informations sensibles au mouvement.

« Le suspect a été surveillé pendant plusieurs semaines avant d’être arrêté à la suite d’une rencontre avec des membres du groupe hostile à la Constitution », indique le document, en référence aux Frères musulmans.

Le parquet de Vienne avait précédemment déclaré que « le suspect est visé par une enquête pour abus de fonction, après avoir effectué ces derniers mois plusieurs consultations dans les bases de données sans raison officielle, en lien avec les Frères musulmans ».

Selon le porte-parole du parquet de Vienne, Thomas Vecsey, « l’homme a reconnu les faits ».

D’après les informations publiées par les médias autrichiens, l’affaire concerne la suspension d’un employé temporaire de la Direction de la Sécurité nationale et du Renseignement intérieur, pour ses liens présumés avec les Frères musulmans. Il aurait transmis des informations importantes à leurs dirigeants, bien qu’il n’ait pas eu accès à des données plus sensibles.

La revue autrichienne Profil a rapporté que le suspect travaillait au sein du département de lutte antiterroriste de la Direction du renseignement, et qu’il aurait informé certains membres du mouvement qu’ils faisaient l’objet d’enquêtes et de surveillances, tout en leur révélant parfois la nature des dossiers en question.

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