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Les Frères musulmans et l’éducation en France : la crise Ibn Khaldoun révèle les fils du financement occulte


Depuis que les autorités françaises ont décidé de suspendre le soutien public à l’école Ibn Khaldoun de Marseille, ce dossier reste présent dans le débat public, tant il illustre la confrontation de l’État avec des financements liés aux Frères musulmans.

La décision, prise il y a plusieurs mois, n’a pas clos la polémique. Elle a au contraire ouvert la voie à des interrogations plus larges sur les réseaux de financement alternatifs dont dispose le mouvement, ainsi que sur la capacité de la France à démanteler ces structures financières.

La crise a dépassé le simple arrêt des subventions pour devenir un véritable test de solidité du système français face aux stratégies de « conquête progressive » mises en œuvre par les Frères musulmans.

L’école Ibn Khaldoun n’est pas une simple institution éducative. Elle s’inscrit dans un « complexe religieux et culturel » plus vaste comprenant la mosquée Mariam et d’autres associations, ce qui en fait un nœud central dans le réseau d’influence que le mouvement cherche à implanter à Marseille.

Le rapport souligne que la suspension de l’aide publique n’a pas mis fin à l’activité de l’école. Sa direction s’est tournée vers des sources de financement alternatives par des voies non officielles, notamment via des campagnes de dons en ligne relayées sur les réseaux sociaux.

Ce recours a été perçu par certains analystes comme une tentative de contourner la décision de l’État en mobilisant l’émotion et en présentant l’établissement comme une « victime », plutôt que d’aborder les accusations liées à la transparence et à l’origine des fonds.

Plus préoccupant encore, selon des observateurs, le financement des Frères musulmans dans l’éducation en France dépasse le cas de l’école Ibn Khaldoun. Il touche d’autres structures, certaines opérant sous couvert d’associations culturelles ou de centres d’enseignement linguistique, ce qui rend la bataille plus complexe qu’une simple décision administrative.

Cette pénétration financière, mêlée à un discours religieux, permet au mouvement d’influencer une jeunesse montante, poussant ainsi le gouvernement français à adopter une approche plus globale de surveillance des associations et des écoles privées.

L’après-décision constitue la phase la plus délicate : les Frères musulmans cherchent à se repositionner sur les plans financier et médiatique pour compenser leur perte institutionnelle, tandis que les autorités s’efforcent de combler les failles législatives et de contrôle.

Au-delà de ce bras de fer, se révèle un affrontement plus profond : celui d’un État déterminé à protéger son système éducatif et ses valeurs républicaines, face à une organisation transnationale qui mise sur le financement extérieur et les structures associatives pour garantir sa pérennité au sein de la société française.

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