Les Frères musulmans et le 30 juin : l’extérieur divisé, l’intérieur en mort clinique

D’un mouvement habitué à prospérer dans le chaos à une entité cherchant un refuge : ainsi apparaissent les Frères musulmans, douze ans après leur chute en Égypte.
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Douze années se sont écoulées depuis la révolution du 30 juin, qui a déraciné le mouvement jusque dans ses fondations, brisant un rêve de domination qui l’animait depuis des décennies.
Il ne s’est pas seulement agi d’une chute politique, mais aussi d’un effondrement organisationnel et populaire. Ses membres se sont retrouvés désorientés, en Égypte comme à l’étranger, tandis que l’idée d’un « refuge sûr », longtemps considérée comme une assurance après chaque revers, s’est lentement effondrée.
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À l’approche de l’anniversaire de la révolution, le mouvement apparaît affaibli à l’étranger, perdant peu à peu ses havres d’accueil. Il récolte aujourd’hui les fruits de la haine et de la violence qu’il a semées, entraînant un recul de sa présence médiatique et la perte de ses audiences, au point que certaines de ses plateformes sont devenues un fardeau pour leurs financiers.
Désunion et divisions
Après la révolution, l’attention s’est déplacée vers la branche des Frères musulmans en exil, tandis que la structure intérieure s’est éteinte sous la pression sécuritaire et les poursuites visant ses membres, inscrits sur les listes terroristes.
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Mais l’exil n’a pas tardé à révéler un problème majeur : la division. Celle-ci s’est manifestée dans les conflits récents entre les deux pôles de direction extérieure – les factions de Londres et d’Istanbul – chacune cherchant à s’imposer comme légitime aux yeux des derniers partisans du mouvement en Égypte.
Fin 2020, un désaccord majeur éclata entre Mahmoud Hussein, secrétaire général, et Ibrahim Mounir, alors guide par intérim, après l’arrestation de Mahmoud Ezzat, l’ancien guide par intérim.
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Cela a conduit à une scission officielle entre la faction de Londres, dirigée par Salah Abdel Haq, et celle d’Istanbul, sous la direction de Mahmoud Hussein. Ces divisions ont profondément affaibli le mouvement à l’intérieur du pays, rendant sa gestion de plus en plus difficile sous la pression sécuritaire.
Depuis 2017, la branche intérieure du mouvement est restée discrète, tandis que les dirigeants en exil ont évité toute référence à celle-ci. Cependant, les deux factions rivales ont récemment tenté de la réactiver, estimant qu’obtenir son soutien était essentiel pour légitimer leur autorité, le poids organisationnel du noyau égyptien demeurant considérable.
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Un étranglement progressif à l’étranger
À l’étranger, les pressions se sont intensifiées sur les membres des Frères musulmans. Les efforts diplomatiques et politiques de l’Égypte ont contribué à restreindre leur présence dans plusieurs pays d’accueil.
Il est devenu courant d’entendre des plaintes de membres du mouvement affirmant ne pas pouvoir renouveler leur résidence ou ayant vu leur nationalité retirée — un signal clair que les pays hôtes se détournent de cette organisation, désormais si affaiblie qu’elle n’est plus en mesure de soutenir ses propres cadres.
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Entre mort clinique et survivance minimale
Malgré un état de mort clinique à l’intérieur du pays, le mouvement tente de maintenir un minimum d’activité, en assurant notamment la subsistance des familles de ses membres.
Le lien entre les structures intérieures et extérieures repose sur des canaux de communication confidentiels, à travers lesquels sont transmises consignes et directives. Mahmoud Hussein, représentant de la faction d’Istanbul, contrôle le canal principal de cette communication.
Quant à la faction de Londres, elle est parvenue à établir des contacts avec certains cadres du mouvement en Égypte durant la période d’Ibrahim Mounir, avant d’annoncer sa rupture avec la branche intérieure, créant un nouveau Conseil de la Choura et séparant les responsabilités administratives. Ainsi, la faction de Londres opère désormais de manière indépendante de l’organisation intérieure.
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