Les Frères musulmans et La France insoumise : un chemin discret de pénétration au sein du Parlement
Un vaste débat agite la France autour de mouvements attribués aux Frères musulmans visant à exploiter les zones grises du paysage partisan comme porte d’entrée indirecte vers le Parlement.
L’attention se porte notamment sur le parti La France insoumise, perçu par certains comme un « cheval de Troie » politique, que le groupe chercherait à instrumentaliser à travers des convergences discursives et des alliances circonstancielles. Cette situation ouvre un large débat sur les risques d’infiltration des institutions législatives sous couvert d’une action politique légitime.
-
L’infiltration des Frères musulmans en France : une menace pour la société et les moyens d’y faire face
-
La menace des Frères musulmans en France : une carte numérique et géographique inquiétante
Dans ce contexte, le magazine français Marianne a commenté un rapport parlementaire publié par une commission d’enquête intitulé : « Des islamistes utilisent La France insoumise comme cheval de Troie pour entrer à l’Assemblée nationale ».
L’écrivain et chercheur Omar Youssef Souleimane, auteur de l’ouvrage Partenaires du mal, a livré son analyse de ce volumineux rapport parlementaire de 650 pages, consacré aux relations entre l’islam politique et certaines forces partisanes. Souleimane a été auditionné en tant que témoin devant la commission d’enquête parlementaire chargée d’examiner les liens entre l’islam politique et les partis.
-
Surveillance des fonds des Frères musulmans en France… Un coup dévastateur pour le groupe
-
Un rapport parlementaire révèle un rapprochement préoccupant entre La France insoumise et les Frères musulmans
Il explique qu’au cours d’une audition publique tenue le 16 octobre, diffusée en direct sur le site de l’Assemblée nationale et la chaîne LCP, il a été la cible d’une vague de menaces et d’attaques verbales. Il a néanmoins privilégié la transparence afin de susciter un débat public et de révéler des informations supplémentaires. Malgré sa disponibilité à confronter les députés de La France insoumise, aucun d’entre eux n’a assisté à la séance.
Lors de l’audition, Souleimane a présenté une série de faits qu’il a qualifiés de « particulièrement accablants », notamment des liens entre des responsables politiques et des militants affiliés à des courants islamistes radicaux, ainsi que des rencontres avec des dirigeants d’organisations classées terroristes par l’Union européenne.
-
Les Frères musulmans et l’éducation en France : la crise Ibn Khaldoun révèle les fils du financement occulte
-
Les Frères musulmans de France… mises en garde contre l’infiltration et appels à en contenir les causes
Il a également évoqué un soutien électoral public de la part d’imams extrémistes en faveur de La France insoumise, ainsi que l’utilisation d’un discours mobilisateur lors des élections européennes de 2024 afin de capter les voix d’électeurs issus de milieux musulmans.
Le rapport parlementaire conclut que La France insoumise est le parti le plus exposé au phénomène d’« infiltration » par l’islam politique, l’accusant de suivre une stratégie électorale fondée sur le ciblage de segments précis de l’électorat, ce qui a conduit à des formes de « complaisance, voire parfois de soutien actif, à l’égard d’individus proches de mouvements extrémistes ».
-
La France retire le masque des Frères musulmans : un combat tardif mais décisif
-
Une avancée dans la lutte : la France assèche le financement d’un institut affilié aux Frères musulmans
Le rapport recommande 32 mesures législatives et réglementaires visant à renforcer la lutte contre l’islam politique, notamment un contrôle accru du financement des associations, un renforcement de la formation des élus locaux, avec un accent particulier sur les secteurs de l’éducation, du tissu associatif, du sport et des réseaux sociaux.
Dans la conclusion de son analyse, Souleimane estime que l’absence des députés de La France insoumise aux auditions traduit une volonté délibérée d’éviter le débat public, à un moment où les campagnes de dénigrement et de pression se multiplient sur les réseaux sociaux.
-
La France s’oriente-t-elle vers un affrontement décisif avec les Frères musulmans après le rapport des renseignements ?
-
La France mène une initiative européenne pour interdire les Frères musulmans… Qu’y a-t-il de nouveau ?
Il souligne que la France, malgré l’existence d’un long rapport parlementaire et l’annonce d’un projet de loi à venir, manque toujours d’un débat national approfondi sur l’islam politique, les Frères musulmans et leurs relations avec la vie politique.
Le rapport a été publié mercredi, à l’issue de six mois de travaux, comprenant près de quarante auditions, dont celles de trois ministres et de responsables des services de renseignement.
Le document ne contient pas de « révélations spectaculaires », mais consolide les conclusions d’enquêtes journalistiques publiées ces derniers mois, confirmant, sur la base de témoignages des services de renseignement, l’existence de proximités idéologiques parfois très marquées entre certains élus à différents niveaux et les courants liés aux Frères musulmans.
-
La menace des Frères musulmans sur l’éducation en France : les lignes de front partent d’Averroès
-
Nouvelle alerte sécuritaire en France : Les Frères musulmans, « le plus grand danger intérieur »
Parmi ses sources, la commission s’est appuyée sur des informations fournies par la Direction générale de la sécurité extérieure française, qui a relevé que ce rapprochement repose sur trois axes principaux, non détaillés dans le rapport, mais qu’il prend des formes discursives, organisationnelles et politiques convergeant avec les agendas de l’islam politique dans l’espace public français.
Le rapport documente la manière dont les projets de l’islam radical s’étendent sur l’ensemble du territoire français par le biais de l’« infiltration » d’organisations participant aux élections.
-
Atteindre par tous les moyens : Comment les Frères musulmans se sont-ils infiltrés en France ?
-
France : Le nombre de membres des Frères musulmans a doublé depuis 2019, passant de 50 000 à 100 000
Les conclusions indiquent que ces liens résultent souvent soit d’une mauvaise appréciation des objectifs réels de certains individus ou groupes, soit de calculs électoraux classiques qui ne mesurent pas pleinement la nature de l’idéologie en jeu.
Le rapport met en garde contre le fait que cette infiltration « discrète et insidieuse » pourrait concerner l’ensemble des courants politiques.
