Politique

Les Frères musulmans en Irlande : mises en garde contre des financements suspects et appel à une enquête approfondie


La sénatrice indépendante irlandaise Sharon Keogan a mis en garde contre le danger croissant que représente, selon elle, la liberté dont jouissent les Frères musulmans pour « prospérer sans contrôle » en Irlande. Elle a exhorté le gouvernement à ouvrir une enquête complète sur l’étendue de l’influence du mouvement dans le pays ainsi que sur ses réseaux organisationnels et financiers.

Dans un discours prononcé devant le Sénat irlandais, Keogan a déclaré que le gouvernement « a échoué à reconnaître l’influence des Frères musulmans en Irlande, sans même parler d’y faire face ou de la contenir », ajoutant que le mouvement exerce « une empreinte idéologique préoccupante » dans plusieurs institutions et centres islamiques.

Elle a rappelé que les Frères musulmans, fondés en Égypte en 1928 par Hassan al-Banna, sont classés comme organisation terroriste par plusieurs pays arabes et occidentaux, et qu’ils poursuivent un projet visant à « remodeler les sociétés selon une vision islamiste rigoriste » et à raviver l’idée du « califat islamique ».

Les déclarations de Keogan interviennent plusieurs mois après la fermeture du Centre culturel islamique de Clonskeagh, la plus grande mosquée de Dublin, en avril dernier, à la suite de soupçons de liens entre certains responsables et des courants salafistes radicaux, ainsi que d’allégations d’irrégularités financières internes.

Malgré la fermeture du lieu de culte, certaines de ses installations, telles que le restaurant et l’épicerie, continuent de fonctionner, tandis que des fidèles et des habitants ont récemment manifesté pour réclamer sa réouverture.

Keogan a indiqué que les tensions internes au sein du centre reflètent « un conflit entre une direction soupçonnée d’entretenir des liens avec les Frères musulmans ».

Elle a ajouté que « la question n’a rien à voir avec la religion, mais concerne la transparence, la gestion et la surveillance de l’influence idéologique d’un mouvement interdit dans de nombreux pays du Moyen-Orient, le plus récemment en Jordanie ».

Critiquant la passivité du gouvernement, Keogan a déclaré : « Alors que le mouvement fait l’objet d’une surveillance étroite à travers l’Europe, il bénéficie en Irlande d’une liberté totale d’action, sans aucun suivi ni responsabilité. »

Elle a souligné que « la sécurité, la cohésion et même la souveraineté de la République dépendent de la prise de conscience de cette menace », appelant le ministre de la Justice à ouvrir une enquête officielle sur les activités du mouvement et ses réseaux en Irlande.

Ses déclarations s’inscrivent dans un contexte régional et international marqué par une intensification des actions contre les Frères musulmans, classés comme organisation terroriste dans de nombreux pays.

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