Les Frères musulmans en 2025… Une année de déclin et d’encerclement international
En 2025, les Frères musulmans semblaient entrer dans leur dernier chapitre, tant les pressions internes et externes s’étaient accumulées jusqu’à les placer sur la voie du déclin.
Alors que l’organisation centrale et ses branches à Londres, en Égypte et en Turquie s’enlisent dans des divisions profondes, les capitales européennes et les agences de sécurité internationales resserrent l’étau autour de leurs réseaux, ainsi que de leurs bras médiatiques et financiers. De l’Allemagne et la France jusqu’à la Suède et la Suisse, enquêtes judiciaires et poursuites sécuritaires suivaient leurs activités de près et les soumettaient à une surveillance rigoureuse.
Parallèlement, un mouvement international croissant — allant de l’Europe aux États-Unis en passant par la Jordanie — étendait le classement de certaines branches du groupe comme organisations terroristes, procédait à la confiscation de leurs avoirs et interdisait leurs activités. Ce resserrement a mis à nu le réseau transnational et affaibli son influence historique dans les sociétés musulmanes et les sphères politiques.
En 2025, ces mesures marquent un tournant dans l’histoire des Frères musulmans : enquêtes, procès et interdictions ont montré que l’Europe et le reste du monde prenaient désormais pleinement conscience de la menace perçue, et que le temps politique et idéologique du groupe semblait toucher à sa fin.
Le cercle se resserre autour des Frères musulmans dans le monde
Que s’est-il passé en 2025 ?
En avril 2025, la Jordanie a porté un coup « décisif » au groupe en la déclarant organisation interdite, en transférant ses biens à la justice et en fermant plusieurs locaux partagés avec le Parti du Front d’action islamique. Plusieurs membres communs aux deux entités ont été poursuivis.
Le ministre de l’Intérieur jordanien, Mazen Al-Faraya, a affirmé que toute activité liée au groupe constituait une infraction passible de poursuites, annonçant l’accélération du comité chargé de dissoudre l’organisation et de saisir ses biens conformément aux décisions judiciaires.
Ces mesures sont intervenues quelques jours après l’arrestation de 16 personnes accusées de fabriquer des missiles et des drones pour « semer le chaos et provoquer des actes de sabotage » dans le pays.
L’Égypte… Une porte définitivement close
À la suite de la décision jordanienne, les Frères musulmans ont tenté de promouvoir l’idée d’une réconciliation avec l’État égyptien. Des sources sécuritaires égyptiennes ont démenti toute possibilité de rapprochement, soulignant que l’organisation était « terminée » en Égypte et que toute rumeur de réconciliation était dénuée de fondement.
Face à cette fermeté, l’organisation, classée terroriste en Égypte, a multiplié les rumeurs, mais chaque tentative de désinformation a été rapidement démentie par les autorités égyptiennes.
L’Europe et les Frères musulmans
Jamais les Frères musulmans n’avaient subi autant de revers en Europe qu’en 2025.
En France, le président Emmanuel Macron a demandé à son gouvernement de préparer des propositions pour contrer l’influence du groupe et la progression de « l’islam politique », après un rapport soulignant une menace pour la cohésion nationale. Une étude sécuritaire indiquait que 7 % des lieux de culte musulmans étaient liés à l’organisation.
En juin, la France a dissous l’Institut européen des sciences humaines (IESH), accusé d’être rattaché au groupe.
En Allemagne, en novembre 2025, le parti AfD a déposé une interpellation urgente concernant des financements publics accordés à des projets liés à l’organisation, notamment l’association CLAIM. Le ministère de l’Intérieur a annoncé la création d’un conseil consultatif permanent contre l’islam politique.
Le pays a également interdit l’association « Muslim Interaktiv » et mené des perquisitions à son siège pour collecter des preuves.
En Suède, une enquête journalistique a révélé une investigation sécuritaire sur un réseau d’imams et d’associations lié aux Frères musulmans, suspecté de malversations financières et d’impayés fiscaux massifs, notamment dans des établissements éducatifs.
En Suisse, la députée Jacqueline de Quattro a demandé au Parlement une enquête complète sur la présence et les réseaux de l’organisation dans le pays, proposition soutenue par plusieurs partis.
En Autriche, la découverte d’un espion lié au groupe au sein du service de renseignement intérieur a relancé les appels à interdire ses organisations.
En Irlande, des pressions parlementaires ont demandé une investigation approfondie, quelques mois après la fermeture du plus grand centre islamique de Dublin.
En Belgique, des alertes sécuritaires ont réactivé le débat sur des associations soupçonnées de liens avec les Frères musulmans et de promotion d’une idéologie proche de la leur.
Les États-Unis et les Frères musulmans
En novembre 2025, le président américain Donald Trump a signé un décret ordonnant l’étude du classement de certaines branches du groupe — notamment au Liban, en Égypte et en Jordanie — comme organisations terroristes étrangères.
Ce classement permettrait :
- le gel des avoirs aux États-Unis
• l’interdiction d’entrée des membres
• la confiscation de fonds liés aux branches visées
• la poursuite judiciaire des personnes affiliées
