Les Frères musulmans du Yémen courtisent Washington… une tentative d’éviter leur classification comme organisation terroriste

Dans une démarche révélatrice, le parti yéménite Al-Islah, considéré comme le bras local des Frères musulmans, cherche à améliorer son image auprès des États-Unis et à éviter toute inscription sur la liste des organisations terroristes. À cet effet, Abdel Razzak Al-Hijri, membre de l’instance supérieure du parti et chef de son bloc parlementaire, a rencontré Jonathan Pechéa, chargé d’affaires de l’ambassade américaine au Yémen, affirmant l’engagement du parti à soutenir la légitimité, à restaurer les institutions de l’État et à œuvrer pour la sécurité, la stabilité et le développement.
Selon le site Al-Sahwa, organe du parti, Al-Hijri a insisté lors de l’entretien sur la volonté d’Al-Islah de renforcer le système de légitimité et de rétablir l’État et ses institutions. Cette démarche vise implicitement à redorer l’image du parti sur la scène internationale et à écarter tout risque d’être désigné comme entité terroriste.
Al-Hijri a également exprimé son appréciation pour le soutien apporté par les États-Unis au gouvernement yéménite dans l’amélioration de la situation économique et des services publics, bien que le parti Al-Islah soit largement tenu pour responsable d’une grande partie de la crise financière et économique que traverse le pays, y compris l’effondrement de la monnaie nationale et la baisse du pouvoir d’achat des citoyens.
La rencontre, à laquelle a aussi participé Insaf Mayo, vice-président du bloc à Aden, a permis de passer en revue les développements de la scène yéménite et divers dossiers d’intérêt commun.
Al-Hijri a souligné la nécessité d’appuyer le Conseil de direction présidentielle et le gouvernement afin de parachever la restauration de l’État et de mettre un terme aux ingérences iraniennes par le biais des milices houthies. Ce discours s’inscrit dans une rhétorique centrée sur les menaces extérieures, tout en occultant les crises que le parti provoque à l’intérieur du pays et son rôle direct dans l’effondrement économique.
De son côté, le chargé d’affaires américain a réitéré l’attachement de Washington à la stabilité du Yémen et à l’instauration de la paix et de la sécurité.
Parallèlement, des rapports et analyses indiquent que les États-Unis pourraient inclure Al-Islah dans la liste des organisations terroristes, en raison de ses liens avec Al-Qaïda dans la péninsule Arabique, de ses coopérations opportunistes avec les milices houthis, ainsi que des violations quotidiennes commises par le parti à l’encontre de la population yéménite.