Les Frères musulmans : détournement des fonds nationaux au profit d’objectifs organisationnels secrets

Le chercheur spécialisé dans les mouvements islamistes, Tarek El-Bachbichi, a révélé certaines pratiques des Frères musulmans dans la gestion des finances. Il a expliqué que, depuis leur fondation par Hassan Al-Banna, le groupe orientait les dons collectés pour des causes nationales, telles que la cause palestinienne, vers des objectifs internes à l’organisation. Ces fonds servaient notamment à l’achat d’armes pour renforcer l’activité militaire et organisationnelle, plutôt qu’à soutenir la cause palestinienne, contrairement à ce qui était publiquement affirmé.
Le site égyptien News Room a détaillé ces détournements financiers, précisant qu’il ne s’agissait pas d’exceptions ponctuelles mais d’un mécanisme structurel, reposant sur la clandestinité et la réorientation des ressources au profit des objectifs stratégiques du groupe, même au détriment de la confiance publique et des principes déclarés.
Selon El-Bachbichi, le véritable danger ne réside pas uniquement dans le détournement financier, mais dans l’idéologie même des Frères musulmans. Celle-ci vise, consciemment ou inconsciemment, à fragiliser les sociétés et à affaiblir les armées nationales, en promouvant la loyauté à l’organisation plutôt qu’à la patrie, transformant ainsi les individus en instruments de diffusion idéologique au lieu d’acteurs d’un engagement public intègre.
Il a ajouté que le contrôle interne des finances au sein du groupe était le plus souvent symbolique, destiné davantage à protéger les positions et hiérarchies organisationnelles qu’à garantir l’intégrité ou la reddition de comptes réelle. Cela ouvre la voie à des abus de ressources et à des dérives structurelles, en l’absence de toute supervision effective.
Le chercheur a également abordé la dimension sociale de cet engagement organisationnel, en soulignant ses répercussions sur la vie familiale des dirigeants du groupe. Les relations intrafamiliales sont fragilisées par la culture du secret et les obligations strictes imposées par l’appartenance, ce qui entraîne parfois des déséquilibres dans l’éducation et les relations au sein des familles.
Dans le même temps, El-Bachbichi a rappelé la position du groupe vis-à-vis du rôle des femmes, notant que son fondateur, Hassan Al-Banna, se montrait réticent à leur participation aux activités organisationnelles. Cette attitude reflétait une vision idéologique traditionnelle, liée à la préservation de la clandestinité et au contrôle de l’activité interne.
Ces pratiques, conclut El-Bachbichi, confirment que le groupe s’est transformé en une organisation priorisant ses propres objectifs internes et ses mécanismes organisationnels, en exploitant des ressources nationales qui auraient dû, en principe, soutenir les causes patriotiques.