Les Frères musulmans de Tunisie et le poison de la discorde dans les manifestations de Gabès qu’ils ont ignorées à leur époque

Ils s’immiscent dans tout mouvement, quel qu’il soit, en tentant d’y injecter le poison de la discorde, en attisant la colère populaire pour en altérer le caractère pacifique.
Les Frères musulmans tunisiens n’ont toujours pas retenu la leçon. Malgré tous leurs revers et le rejet populaire qu’ils subissent depuis plusieurs années, ils continuent à tenter d’orienter la rue pour créer la moindre faille propice au chaos.
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Alors même que leur bras politique, le mouvement Ennahdha, connaît un déclin politique continu, ils poursuivent leur stratégie d’instrumentalisation des événements et tentent d’exploiter toute protestation spontanée comme levier dans leur bras de fer avec le président Kaïs Saïed.
Récemment, le « Front du Salut National » – coalition proche des Frères musulmans – a publié un communiqué en soutien aux manifestants de Gabès (sud-est), qui protestaient contre la situation environnementale désastreuse dans la région.
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Le front affirme soutenir « l’ensemble des revendications des habitants, victimes depuis des décennies de la pollution de l’air et de la mer, ce qui a entraîné une augmentation alarmante des maladies cancéreuses et du taux de mortalité lié à ce fléau, en plus de la pollution marine. »
Il appelle à « engager un dialogue avec la société civile afin que l’État respecte ses engagements dans la lutte contre la pollution générée par les activités de raffinage du phosphate, pour préserver la santé des citoyens », bien que la problématique environnementale à Gabès remonte à plusieurs décennies.
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Exploitation des mouvements sociaux
Selon plusieurs observateurs, les Frères musulmans tunisiens tentent d’exploiter les crises sociales pour déstabiliser le pays, oubliant qu’ils ont gouverné de 2011 jusqu’au 25 juillet 2021 sans apporter la moindre solution aux problèmes écologiques, notamment dans la région de Gabès.
Le militant et analyste politique tunisien Nabil Gouari déclare :
« Les habitants de Gabès souffrent depuis des décennies de la pollution due à l’usine chimique. »
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Il ajoute que les habitants « réclament la fermeture de cette usine depuis 2011, mais Ennahdha ne les a jamais écoutés lorsqu’elle était au pouvoir, ne se souciant que de ses intérêts partisans étroits. »
« Aujourd’hui, Ennahdha veut simplement exploiter les manifestations pour semer la confusion dans le pays », poursuit-il.
Il souligne que « depuis 2011, Ennahdha a contribué à l’aggravation des crises sociales, économiques et politiques, en sapant la situation environnementale et le pouvoir d’achat des Tunisiens. »
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Selon lui, « Ennahdha cherche à semer le trouble, poursuivant sa politique de fuite en avant et évitant d’assumer ses responsabilités et erreurs commises au cours de la dernière décennie. » Il conclut : « Ennahdha a été rejetée par les Tunisiens, mais tente toujours de nuire à la stabilité du pays. »
Créer des crises
De son côté, l’analyste politique tunisien Abdelkarim Mahmoudi affirme qu’« Ennahdha a été un acteur central du pouvoir depuis 2011, et responsable de la dégradation de la situation environnementale à Gabès, sans jamais chercher à résoudre les revendications des habitants. »
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Il précise : « Acculée par des accusations d’assassinats politiques, de terrorisme, d’infiltration des institutions de l’État, de complot et de corruption financière, Ennahdha cherche aujourd’hui à jouer le rôle de victime et à s’aligner opportunément sur la souffrance des habitants de Gabès. »
Il ajoute : « Le mouvement tente de provoquer toute forme de crise dans le pays, espérant raviver la colère populaire pour revenir sur la scène politique après en avoir été exclu. »
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Il y a quelques jours, des dizaines de Tunisiens ont manifesté à Gabès (sud-est) pour demander la fermeture du complexe chimique, accusé de provoquer d’importants problèmes de santé et d’environnement. Ils ont également exprimé leur rejet d’un projet de production d’hydrogène vert dans la région.
Le mouvement « Stop Pollution » a organisé un sit-in devant le siège du gouvernorat. Les manifestants ont scandé des slogans comme « Gabès étouffe », « On veut vivre » et « Fermez la décharge… Gabès n’est pas une poubelle », en dénonçant les graves dommages causés par le complexe chimique, surnommé localement « le complexe de la mort ».
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Ils ont également crié : « Non à l’ammoniac à Gabès » et « Non à l’hydrogène ».
Les habitants de Gabès subissent depuis plus de 50 ans les effets de la pollution causée par les émissions toxiques du complexe chimique fondé en 1972. Le rejet de phosphogypse directement en Méditerranée aggrave la situation.
Le phosphogypse est un sous-produit du traitement du phosphate acheminé depuis Gafsa (sud) vers Gabès pour y être raffiné.
Depuis des années, les autorités tunisiennes cherchent des solutions pour remédier à la pollution générée par le complexe industriel de Chott Essalem à Gabès, sans succès jusqu’à présent.