Les Frères musulmans attisent la guerre au Soudan pour reprendre le pouvoir… comment ?

Nikolay Mladenov, directeur général de l’Académie diplomatique Anwar Gargash, a révélé que la guerre civile actuelle au Soudan est en réalité une guerre menée par les Frères musulmans pour restaurer leur autorité et ramener l’ancien régime. Il a souligné que le pouvoir militaire persistant, allié aux Frères musulmans, est l’une des causes principales des problèmes du Soudan, notamment l’échec à gérer la diversité culturelle et ethnique du pays.
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Lors d’une session de dialogue intitulée « La réalité du Soudan entre récit et pouvoir », organisée vendredi par l’académie, il a précisé que certaines régions comme le Darfour, les Monts Nouba, le Nil Bleu ou l’est du Soudan sont marginalisées depuis 62 ans. Mladenov a averti que le Soudan est plongé dans une guerre civile avec peu d’espoir de résolution, en plus d’être l’un des pays les plus endettés au monde et confronté à des catastrophes telles que le déplacement massif de populations et le changement climatique.
Le journaliste soudanais Abdel Moneim Suleiman a affirmé que cette guerre civile est effectivement une tentative des Frères musulmans de récupérer le pouvoir. Il a répété que l’alliance militaire en place avec les Frères musulmans est à l’origine de l’instabilité du pays, soulignant également l’exclusion historique de certaines régions depuis plusieurs décennies.
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Suleiman a aussi dénoncé les contradictions flagrantes dans les déclarations de la direction de l’armée soudanaise : bien qu’ils soient alliés aux Frères musulmans, ils prétendent ne pas avoir de lien avec l’organisation, tout en reconnaissant que leur véritable problème interne est lié à cette mouvance.
Il a ajouté que ceux qui accusent actuellement les Émirats Arabes Unis sont les mêmes qui mènent aujourd’hui la guerre et ont déjà commis des crimes de guerre dans le passé.
Suleiman a estimé que la situation actuelle au Soudan nécessite bien plus qu’un simple cessez-le-feu : elle requiert un processus politique garantissant un retour à un gouvernement civil.
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Il a mis en garde contre la transformation des forces armées soudanaises en bras exécutif des Frères musulmans et a critiqué la gestion internationale de la crise. Selon lui, l’Union européenne s’appuie sur des rapports non vérifiés sur les droits humains, tandis que les États-Unis adoptent une approche via la « troïka » (Norvège, Royaume-Uni, États-Unis). Il a également estimé que l’Union africaine et l’IGAD sont largement impuissantes, bien qu’il faille saluer la suspension du Soudan par l’Union africaine après le coup d’État de 2021.
Enfin, Abdel Moneim Suleiman a appelé la communauté internationale à imposer un mécanisme immédiat et décisif contre les Frères musulmans au Soudan, estimant que la guerre ne cessera pas sans cela. Il a également proposé la tenue d’une conférence régionale classant les Frères musulmans du Soudan comme organisation terroriste.
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