Les eaux de pluie inondent le plus grand hôpital de Gaza
De fortes pluies ont inondé, à l’aube de mardi, le plus grand hôpital de la bande de Gaza ainsi que des milliers de tentes de Palestiniens déplacés, tandis que des centaines d’entre elles ont été emportées par des vents violents provoqués par une dépression atmosphérique qui frappe le territoire depuis lundi soir.
Il s’agit de la deuxième dépression météorologique touchant la bande de Gaza en moins d’une semaine. La première, la dépression polaire « Biron », avait causé la mort de 14 Palestiniens et endommagé ou submergé totalement ou partiellement 53 000 tentes, aggravant encore davantage les souffrances de la population.
Des correspondants ont indiqué que les eaux de pluie se sont infiltrées dans plusieurs services du complexe médical Al-Shifa, dans la ville de Gaza, notamment dans le service des admissions et des urgences, entraînant la suspension de son activité.
Le complexe médical Al-Shifa est le plus grand hôpital du territoire. Il a subi d’importantes destructions, des bombardements et des incendies ayant touché l’ensemble de ses bâtiments durant la guerre israélienne à Gaza.
Le ministère de la Santé à Gaza a entrepris, au cours des deux derniers mois, la réhabilitation de certaines structures de l’hôpital après l’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu le 10 octobre 2025. Toutefois, l’ampleur des dégâts et le manque de moyens empêchent une reprise normale de l’activité, d’autant plus qu’Israël entrave l’entrée de fournitures, d’équipements médicaux et de médicaments.
Dans le même contexte, des témoins ont affirmé que des milliers de tentes de personnes déplacées ont été inondées par les eaux de pluie ou emportées par les vents violents qui frappent le territoire depuis lundi soir.
Ils ont ajouté que des milliers de Palestiniens se sont réveillés à l’aube de mardi pour découvrir que leurs tentes avaient été submergées ou que le vent les avait arrachées, emportant leurs effets personnels.
Le Palestinien Khaled Abdelaziz a déclaré : « Nous nous sommes réveillés au bruit de vents violents frappant notre tente. Nous avons essayé de la maintenir en place et de la retenir à mains nues, mais le vent l’a arrachée et toutes nos affaires ont été emportées. »
Il a ajouté : « Je suis actuellement assis à l’extérieur avec mon épouse et mes enfants, sous la pluie. Il n’y a aucun endroit où nous réfugier. »
De son côté, la Palestinienne Maha Abou Jazar courait avec ses trois enfants sans destination précise, après que les eaux de pluie ont totalement inondé leur tente dans la région d’Al-Mawassi, à l’ouest de la ville de Khan Younès, dans le sud du territoire.
Selon des témoins, des centaines de Palestiniens ont tenté de se protéger de la pluie sous des parties de bâtiments détruits par l’armée israélienne dans la ville de Gaza.
Le porte-parole de la Défense civile à Gaza, Mahmoud Bassal, a pour sa part averti que des milliers de maisons partiellement détruites durant la guerre israélienne risquent de s’effondrer à tout moment en raison des pluies et des vents violents.
Bassal a déclaré : « Ces habitations constituent un danger majeur pour la vie de centaines de milliers de Palestiniens qui n’ont trouvé aucun abri. Nous avons alerté le monde à maintes reprises, mais en vain. »
Lors de la première dépression, des données officielles avaient fait état de l’effondrement d’au moins 13 bâtiments endommagés par la guerre israélienne, s’écroulant sur leurs occupants qui s’y étaient réfugiés pour se protéger du froid et de la pluie.
Cette situation intervient alors qu’Israël se soustrait à ses engagements prévus par l’accord de cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre dernier et par son protocole humanitaire, notamment l’entrée de matériaux d’hébergement, de 300 000 tentes et de logements mobiles, comme l’a réaffirmé à plusieurs reprises le bureau des médias du gouvernement à Gaza.
