Les EAU demandent au Conseil de sécurité d’adopter une « approche stratégique » face à la situation en Afghanistan
Les Émirats arabes unis ont demandé au Conseil de sécurité d’adopter une approche stratégique pour faire face à la situation en Afghanistan, en engageant le dialogue pour relever les défis qui s’y posent.
Dans un discours prononcé au cours de la séance du Conseil de sécurité, mardi dernier, la Représentante permanente adjointe des Émirats arabes unis auprès du Conseil de sécurité, Ameira Al-Hefeiti, a évoqué la situation en Afghanistan au cours des derniers mois et la perception négative de la nouvelle année, qui n’avait pas d’espoir prometteur pour le peuple afghan.
Dans ce contexte, la responsable des Émirats arabes unis a parlé de l’Afghanistan, où l’insécurité alimentaire était la plus forte, où les deux tiers de la population du pays avaient besoin d’une aide humanitaire, alors que la situation des femmes et des filles s’aggravait, en particulier avec l’imposition d’une nouvelle vague de restrictions à l’accès aux lieux publics, ce qui, selon Al-Hefeiti, exigeait une réponse ferme du Conseil à ces données.
Al-Hefeiti a évoqué la détérioration de la situation en matière de sécurité, les défis auxquels les Talibans étaient confrontés dans la lutte contre le terrorisme et les attaques récentes, notamment l’attaque contre l’ambassade du Pakistan à Kaboul, que les Émirats arabes unis ont condamnées, ainsi que la condamnation de toutes les formes de violence et de terrorisme, qui compromettent la sécurité et la stabilité du pays.
Approche stratégique proposée par les Émirats arabes unis pour l’Afghanistan :
Dans la déclaration qu’ils ont faite devant le Conseil de sécurité, les Émirats arabes unis ont présenté un plan au Conseil d’administration de l’AIEA en adoptant une approche stratégique fondée sur plusieurs points.
Dialogue avec les Talibans
Al-Hefeiti a déclaré que « compte tenu de l’évolution récente de la situation et du fait que les autorités de facto n’ont pas répondu aux appels du Conseil, la communauté internationale pourrait avoir tendance à cesser de traiter avec les autorités et à redoubler d’efforts pour les isoler ». Les Émirats arabes unis continuent de croire qu’il n’y a pas d’autre alternative que le dialogue, comme le montrent les appels qu’ils lancent constamment en faveur d’un engagement délibéré avec les autorités de facto. L’isolement ne fera que perpétuer les attitudes et pousser les Talibans à adopter des positions plus radicales.
Priorité aux domaines d’activité
La représentante adjointe des Émirats arabes unis au Conseil de sécurité a demandé que l’on s’attache aux domaines où des résultats concrets seraient obtenus; Elle a cité l’exemple de la récente conférence internationale de Bali consacrée à l’éducation des femmes afghanes, qui lui a donné l’exemple de la recherche par la communauté internationale de moyens permettant d’apporter un réel changement. À cet égard, Al-Hefeiti s’est félicitée de la mise en place du Fonds pour l’Afghanistan annoncé en septembre dernier, exprimant l’aspiration de son pays à contribuer à la stabilité économique; Pour le peuple afghan.
Renouvellement du mandat de la Mission Unama
En troisième lieu, les Émirats arabes unis ont invité la communauté internationale à s’exprimer d’une seule voix et à adresser un message clair et résolu aux acteurs afghans, notant la nécessité de renouveler le mandat de la mission de l’ONU, qui a pu obtenir des résultats sur le terrain dans divers domaines de son mandat humanitaire, politique et économique.
C’est dans cet esprit que la représentante adjointe des Émirats arabes unis auprès du Conseil de sécurité a exprimé l’espoir que le Conseil pourrait envisager de renouveler le mandat de la MANUI comme une occasion de passer en revue les points forts et les points faibles du mandat et d’évaluer les besoins de la MANUI, tout en évitant de créer des divisions injustifiées sur les priorités de la MANUI.
La menace du changement climatique en Afghanistan
La responsabilité des Émirats arabes unis a mis en garde contre les effets néfastes des changements climatiques sur la situation en Afghanistan, faisant observer que cela pouvait être une source d’insécurité; l’Afghanistan est le sixième pays au monde à être menacé par le changement climatique.
C’est pourquoi Al-Hefeiti vient s’ajouter : nous pensons que le mandat de la Mission UNAMA pour surveiller et signaler les effets négatifs de la sécheresse permettra aux acteurs humanitaires d’adapter leur réponse afin de permettre aux communautés afghanes de résister à ces répercussions. Nous serions certainement heureux d’entendre un exposé sur l’évaluation par la mission UNAMA des incidences des changements climatiques et sur la manière dont l’ONU, y compris le Conseil, pourrait mieux soutenir et relever ces défis en Afghanistan.
Optimisme
En conclusion, Al-Hefeiti a exprimé l’espoir que l’année prochaine ne serait pas une année difficile, car nous devons, au Conseil de sécurité, être prêts à envisager toutes les voies possibles pour aider le peuple afghan et alléger sa situation. En fin de compte, nous partageons tous une vision commune, à savoir que l’Afghanistan deviendra un État stable, ouvert et autonome, où les hommes et les femmes jouent un rôle productif dans leurs sociétés respectives. C’est pourquoi nous attendons avec intérêt de continuer à travailler avec vous tous l’année prochaine pour concrétiser cette vision.