Les combattants étrangers sont-ils devenus un fardeau pour la nouvelle Syrie ?

Le journal Wall Street Journal a souligné la nécessité pour les nouveaux dirigeants de la Syrie de trouver une solution au sort de milliers de combattants étrangers dans leurs rangs, dont beaucoup sont soupçonnés d’avoir été impliqués dans une récente vague de crimes à caractère ethnique dans le pays.
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Selon le site 24, jusqu’à 10 000 combattants originaires du Moyen-Orient, d’Europe et d’Asie centrale ont joué un rôle déterminant dans le renversement du régime du président Bachar al-Assad, et soutiennent aujourd’hui le gouvernement en formation.
Cependant, le journal estime que leurs interprétations radicales de l’islam constituent désormais un fardeau pour les autorités syriennes, qui cherchent à prendre leurs distances avec leur passé extrémiste et à établir un gouvernement inclusif.
Le cas de Mohammed Zafar, un Ouzbek de 20 ans, illustre parfaitement ce dilemme. Arrivé en Syrie via la Turquie en octobre pour combattre au sein de la Katibat al-Ghuraba, un groupe islamiste composé de combattants d’Asie centrale, il s’est rapidement retrouvé en première ligne d’un assaut lancé par une coalition menée par Hay’at Tahrir al-Cham, un groupe rebelle syrien.
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Il explique avoir reçu les ordres des chefs rebelles syriens via des commandants ouzbeks sur le terrain, parlant arabe. Dans un mélange d’ouzbek, de turc et d’arabe, Zafar déclare : « Je suis venu ici pour le djihad et je resterai jusqu’au martyre. » Il affirme ne pas vouloir retourner en Ouzbékistan, par crainte de persécutions, et ajoute : « J’espère pouvoir rester ici et m’y établir. »
Avec la fin du soulèvement, il espère intégrer la nouvelle armée syrienne et contribuer à bâtir un État fondé sur les principes de la gouvernance islamique.
Mais l’islam politique que Zafar souhaite instaurer est précisément ce que de nombreux Syriens cherchent à éviter, selon 24.
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Les États-Unis, qui ont récemment adressé des exigences fermes aux nouvelles autorités syriennes, veulent des garanties que les combattants étrangers ne seront pas les bienvenus dans la future Syrie.
Le 24 avril, Tim Lenderking, haut responsable du département d’État américain pour le Moyen-Orient, a déclaré : « Les autorités de transition doivent s’assurer qu’aucun rôle ne soit accordé aux combattants terroristes étrangers, ni dans le gouvernement ni dans l’armée syrienne. »
En mars, des embuscades visant les forces de sécurité de l’État ont provoqué des représailles sanglantes attribuées, selon des témoignages locaux, à des combattants étrangers et à d’autres milices extrémistes alliées au gouvernement, dans la région côtière syrienne.