Les cellules dormantes de l’EI commettent des crimes dans le camp d’al-Hol
L’Observatoire syrien des droits de l’homme a surveillé six morts, dont quatre femmes, au début du mois, par des éléments terroristes de l’EI dans le Camp de réfugiés d’Al-Hol, sous administration kurde autonome, dans le Nord-Est de la Syrie.
Selon son site Web, l’Observatoire a recensé six personnes tuées depuis le début du mois par des « cellules inactives » de l’EI, dont la dernière avait été tuée hier par balle dans le camp.
Les victimes étaient deux hommes et une femme d’une nationalité iraquienne, ainsi que deux femmes syriennes et une femme dont l’identité n’avait pas été identifiée par l’Observatoire.
Ainsi, le nombre de personnes tuées dans le camp par des éléments de l’organisation depuis le début de l’année s’élève à 86, dont la plupart sont des Iraquiens.
Le Directeur de l’observatoire, Rami Abdulrahman, craignait que le camp devienne une « bombe à retardement avec l’augmentation du nombre de meurtres et de troubles dans le camp ».
Le camp abrite près de 62 000 personnes, dont la moitié sont des Iraquiens, dont environ 10 000 familles de combattants étrangers, dans une section spéciale sous haute surveillance.
Le camp est de temps à autre le théâtre d’incidents de sécurité, y compris des évasions, des attaques contre des gardes ou des travailleurs humanitaires, ou des meurtres contre des résidents.
Les meurtres avaient diminué à la suite d’une opération de sécurité menée par les forces kurdes à la fin du mois de Mars, qui a permis l’arrestation de plus de 100 éléments de l’organisation avant qu’ils ne reprennent.
Depuis la proclamation de l’éradication de l’EI en 2019, l’autogestion kurde, avec ses moyens limités, exige des États concernés qu’ils rétablissent leurs citoyens emprisonnés et campés, ou qu’ils mettent en place un tribunal international pour juger les djihadistes en Syrie, mais ses appels sont restés sans réponse. La France et quelques autres pays européens se sont contentés de récupérer un nombre limité d’enfants orphelins.
L’ONU a averti à plusieurs reprises que la situation en matière de sécurité dans le camp se détériorait, et le Comité de travail du Conseil de sécurité de l’ONU sur l’EI et les autres groupes djihadistes a signalé dans un rapport publié en février des cas de radicalisation, de formation, de collecte de fonds et d’incitation à des opérations extérieures dans le camp.
Les experts craignent que le camp devienne un incubateur pour une nouvelle génération de combattants d’al-Qaida, alors que le chaos et la violence continuent et que l’horizon diplomatique se braque et que les habitants de ce camp puissent être rapatriés.
Les forces démocratiques de la Syrie – avec leur colonne vertébrale armée kurde – ont récemment remis à l’Irak 100 aux djihadistes irakiens de l’EI qui y étaient détenus.
Dès le début, la situation dans le camp d’al-Hol avait suscité la crainte de reflux et d’insurrections de la part d’extrémistes dont les épouses et les veuves djihadistes étaient des extrémistes.
Beaucoup d’informations font état de la formation d’un noyau solide d’EI dans le camp, avec des assassinats et des menaces de liquidation de plus en plus nombreux, en particulier de ceux qu’on soupçonne de fournir des informations aux autorités kurdes, ou qui refusent de s’engager de nouveau dans les cellules qui se forment à l’intérieur du camp.