Les bombardiers stratégiques … Une course américaine, russe et chinoise sur la ligne de feu

Le monde entre dans une nouvelle phase de la course aux armements aériens, marquée par le développement de la prochaine génération de bombardiers stratégiques à longue portée.
Alors que les États-Unis s’apprêtent à introduire leur nouveau bombardier furtif B-21 Raider en service, la Chine et la Russie travaillent sur des programmes similaires visant à remettre en question la suprématie américaine qui dure depuis des décennies.
La Chine et le H-20 : vers une puissance de dissuasion régionale et mondiale
Le H-20 devrait être le premier bombardier stratégique spécialement conçu pour l’armée de l’air chinoise. Bien que Pékin reste discrète sur ses caractéristiques, des images diffusées par les médias chinois révèlent un design furtif proche de celui des bombardiers américains.
L’un des éléments les plus préoccupants concerne son rayon d’action, estimé à environ 8 500 kilomètres. Cette portée place dans son champ de frappe des cibles stratégiques au Japon, aux Philippines et même la base américaine de Guam. Une telle avancée offrirait à Pékin une capacité de dissuasion inédite, à l’échelle régionale comme internationale.
La Russie et le PAK-DA : un projet ambitieux mais ralenti
Malgré l’engagement massif de Moscou dans la guerre en Ukraine, le Kremlin poursuit le développement de son futur bombardier PAK-DA, conçu par Tupolev en coopération avec l’aviation à long rayon d’action.
Son design, inspiré du B-2 Spirit américain, lui offrirait une forte capacité de furtivité et une faible signature radar. Les estimations avancent un rayon d’action proche de 12 000 kilomètres, une capacité d’emport dépassant les 30 tonnes, incluant missiles conventionnels, armes nucléaires et systèmes hypersoniques de nouvelle génération.
Néanmoins, le projet fait face à plusieurs obstacles majeurs : les sanctions internationales limitent l’accès de la Russie à des technologies de pointe et à des matériaux essentiels, tandis que le conflit en Ukraine mobilise une part considérable des ressources économiques, freinant le financement des projets militaires de grande envergure.
Malgré ces difficultés, Moscou persiste, déterminée à préserver son « triptyque de dissuasion nucléaire » comme fondement central de sa stratégie de défense.
Les États-Unis et le B-21 Raider : maintenir la suprématie technologique
De leur côté, les États-Unis misent sur le B-21 Raider, développé par Northrop Grumman, destiné à succéder à la flotte aérienne stratégique américaine.
Les informations disponibles évoquent un design plus compact, doté d’ailes réduites, d’une furtivité renforcée et de systèmes électroniques de pointe surpassant ceux des modèles précédents. Son autonomie avoisinerait également les 12 000 kilomètres, lui permettant d’atteindre des objectifs stratégiques très éloignés.
Le B-21 disposerait d’une capacité d’emport flexible comprise entre 12 et 13 tonnes, avec la possibilité d’intégrer des missiles nucléaires modernes comme le LRSO ou encore des bombes pénétrantes lourdes comme la MOP.
Son architecture ouverte lui permettrait des mises à jour régulières, garantissant une adaptation constante aux évolutions technologiques et tactiques. Il serait également conçu pour opérer en réseau avec des drones et satellites, renforçant ainsi l’efficacité d’opérations complexes dans des environnements hostiles.
L’objectif américain est clair : maintenir un avantage technologique suffisant pour reléguer les projets chinois et russes à un rôle secondaire, consolidant l’hégémonie aérienne des États-Unis pour plusieurs décennies encore.