Les alliés de l’Ukraine se mobilisent pour la soutenir… « Une déclaration de présence » face à Poutine et Trump

Les alliés de l’Ukraine tiennent une réunion virtuelle à l’initiative du Royaume-Uni, dans une démarche visant à établir les grandes lignes des pays prêts à « soutenir une paix juste et durable ».
Ce samedi, le Premier ministre britannique Keir Starmer réunit les dirigeants des pays soutenant l’Ukraine lors d’une réunion virtuelle destinée à jeter les bases d’une alliance visant à garantir tout accord potentiel de cessez-le-feu en Ukraine. Il a averti que le président russe Vladimir Poutine « n’est pas sérieux » au sujet de la paix.
Plusieurs pays européens, ainsi que l’Ukraine, l’OTAN, la Commission européenne, le Canada et l’Australie, devraient participer à cette réunion afin de définir les grandes lignes d’une alliance de nations prêtes à « soutenir une paix juste et durable » en Ukraine, selon un communiqué de Downing Street.
« Des engagements concrets »
Le Premier ministre britannique devrait déclarer aux dirigeants qu’il est temps de prendre « des engagements concrets », alors que Washington a proposé une trêve de 30 jours acceptée par Kiev, tandis que Moscou n’a pas encore donné de réponse définitive.
Selon un communiqué de Downing Street, Starmer a déclaré : « Nous ne pouvons pas permettre au président (russe Vladimir) Poutine de manipuler le règlement du président (américain Donald) Trump. »
Il a ajouté : « Le rejet total du Kremlin de la proposition de cessez-le-feu du président Trump prouve que Poutine n’est pas sérieux quant à la paix. »
Il a poursuivi : « Si la Russie accepte enfin de s’asseoir à la table des négociations, nous devons être prêts à surveiller le cessez-le-feu afin qu’il s’agisse d’une paix sérieuse et durable. »
Dans le cas contraire, « nous devons faire tout notre possible pour accroître la pression économique sur la Russie afin de mettre fin à cette guerre », a ajouté Starmer.
Les États-Unis, qui ont radicalement changé de position sur la guerre en Ukraine depuis le retour de Trump à la Maison-Blanche, plaident pour une trêve dès que possible.
Ils ont exercé une forte pression sur le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a accepté un arrêt des hostilités de 30 jours à condition que la Russie s’engage également à respecter cette trêve.
Mais Poutine a exprimé des réserves et a souligné que certaines questions en suspens devaient encore être résolues.
Depuis que Trump a entamé des négociations directes avec Moscou en février dernier, Starmer et le président français Emmanuel Macron mènent des efforts pour former une alliance de pays désireux de continuer à soutenir l’Ukraine.
Les deux dirigeants estiment qu’une telle alliance, en plus du soutien américain, est essentielle pour fournir des garanties de sécurité à l’Ukraine et empêcher une nouvelle attaque russe.
Vendredi, Zelensky a indiqué qu’il avait discuté avec le président français Emmanuel Macron des « aspects techniques » de la mise en œuvre d’un cessez-le-feu dans son pays.
« Nos équipes continuent de travailler sur des garanties de sécurité claires, et elles seront bientôt prêtes », a-t-il affirmé.
« Mettre fin aux violations »
Vendredi soir, Macron a exhorté la Russie à accepter la proposition américaine et à cesser d’adopter des positions visant à « retarder le processus ».
Il a déclaré à propos de la réunion de samedi : « Nous continuerons à travailler pour renforcer le soutien à l’Ukraine et pour une paix solide et durable », exhortant la Russie à « mettre fin à ses violations ».
Vendredi, l’Allemagne a critiqué la réponse de Poutine à la proposition américaine, la qualifiant de « tactique dilatoire au mieux ».
La porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, Kathrin Deschauer, a déclaré : « L’une des questions les plus sérieuses est de savoir s’il existe une réelle volonté de parvenir à un cessez-le-feu durable et à une solution. »
Starmer et Macron ont déjà exprimé leur volonté de déployer des forces britanniques et françaises dans le cadre d’efforts de maintien de la paix en Ukraine.
La Turquie a également laissé entendre qu’elle pourrait y contribuer, mais plusieurs pays ont écarté cette possibilité, tandis que la position d’autres reste incertaine.
Starmer a affirmé qu’il était ouvert à tout type de soutien, ce qui laisse entendre que certains pays pourraient fournir une assistance logistique ou un soutien à la surveillance.
Selon Downing Street, la réunion de samedi vise à « approfondir la compréhension de la manière dont les pays envisagent de contribuer à cette alliance, avant une session de planification militaire la semaine prochaine ».
Le gouvernement britannique a précisé que Starmer insistera auprès des dirigeants sur la nécessité d’« accroître la pression économique sur la Russie pour contraindre Poutine à négocier à court terme ».
Il soulignera également l’importance de « se préparer à soutenir une paix juste et durable en Ukraine à long terme, et de continuer à renforcer notre soutien militaire pour permettre à l’Ukraine de se défendre face aux attaques russes croissantes ».
Jeudi, Poutine a insisté sur le fait que tout règlement devait garantir « une paix durable ».
Outre Macron et Zelensky, les Premiers ministres de pays comme la Suède, l’Espagne, le Portugal, la Lettonie et la Roumanie ont confirmé leur présence.
Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, António Costa, devraient également assister à la réunion.
En revanche, la Première ministre italienne Giorgia Meloni sera absente, ayant déjà refusé d’envoyer des troupes en Ukraine.