Politique

L’émir du Qatar se rend en Iran pour promouvoir l’accord nucléaire


La visite de Sheikh Tamim bin Hamad en Iran a suscité un tollé considérable, non pas en raison de son importance régionale et internationale, mais parce que le prince du Qatar s’est mis à la disposition du dirigeant iranien Ali Khamenei pour raviver l’accord nucléaire par tous les moyens.

Comme on pouvait s’y attendre, les deux pays ont souligné qu’il importait de parvenir à un accord dans le cadre des négociations sur la question nucléaire entre la communauté internationale et Téhéran.

La position officielle de Khamenei a déclaré que « la force et la solidité des relations entre l’Iran et le Qatar sont dans l’intérêt des deux pays », mais a estimé que leurs relations économiques étaient « trop faibles et devaient être multipliées ».

Politiquement, Khamenei a indiqué qu’il existait un « terrain d’échange » et a exprimé l’espoir que la visite de l’émir du Qatar devienne un nouveau tremplin pour une plus grande coopération.

La route a été coupée

L’émir du Qatar devait se rendre dans les pays de l’UE pour y transférer les demandes iraniennes et jouer la médiation habituelle, mais l’UE l’a précédé et a envoyé Enrique Mora, le coordinateur des discussions pour raviver l’accord nucléaire iranien, à Téhéran en même temps qu’une visite de Tamim.

Ce mouvement a été la preuve par l’UE qu’il impose les conditions autour du nucléaire, et non au Qatar et à l’Iran, et Enrique Mora a immédiatement rencontré le négociateur iranien en chef du dossier nucléaire, Ali Bagheri Kani, pour continuer là où les deux camps s’étaient arrêtés à Vienne.

Les discussions de Vienne se sont interrompues lorsque l’Iran a demandé à l’Iran de retirer la Garde Révolutionnaire iranienne de la liste américaine des terroristes, ce qui signifiait qu’il levait les sanctions basées sur la classification de Washington de l’administration Donald Trump le 8 Avril 2019.

La médiation qatarienne a échoué

Des sources privées de QLeaks ont indiqué que Mora avait envoyé un message clair au négociateur iranien en chef Ali Bagheri.

Le message, selon les sources, est que l’Iran doit renoncer à l’obligation qui lui est faite d’éliminer les Gardiens de la Révolution de la liste américaine des terroristes et que si l’Iran maintient cette condition et intervient par des intermédiaires « en signe de Qatar », l’accord nucléaire dans son ensemble s’effondrera cette fois-ci et non plus seulement sera interrompu comme précédemment.

Les sources rappellent également que Mora avait compris aux Iraniens que l’Europe était prête à faire des concessions « raisonnables » à l’Iran – à condition que ce dernier respecte ses promesses par des résultats concrets, et non par des intermédiaires nationaux et autres.

Les observateurs affirment que ce plan a échoué avant que Tamim ne commence et menace ses rêves de faire chanter le vieux continent avec l’affaire du gaz et de l’énergie. L’Émir du Qatar avait pour ambition de fournir du gaz à l’Europe et de compenser le manque résultant de la guerre russo-ukrainienne, en échange de l’assouplissement des sanctions contre l’Iran et du déblocage des fonds des banques occidentales.

Les économistes ajoutent que si les négociateurs occidentaux parviennent à relancer l’accord nucléaire indépendamment du Qatar et de sa médiation, le pétrole iranien ajoutera 1,5 million de barils par jour au marché mondial, en d’autres termes, ce pétrole supplémentaire contribuerait à la baisse des prix mondiaux qui ont fortement augmenté depuis le début de la guerre en Ukraine.

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