L’émir du Qatar, premier dirigeant arabe à visiter Damas après la chute d’al-Assad
Des médias qataris confirment que le cheikh Tamim ben Hamad rencontrera Ahmed Al-Charaa et plusieurs responsables syriens pour discuter de nombreux dossiers, notamment le soutien aux efforts de reconstruction de la Syrie.
L’émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, se rend aujourd’hui jeudi à Damas pour une visite officielle, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à visiter la capitale syrienne depuis la chute du régime précédent. Cette visite intervient alors que le nouveau gouvernement de transition entame un processus de transition politique après la destitution de Bachar al-Assad. Il est prévu que l’émir rencontre le chef de la nouvelle administration syrienne, Ahmed Al-Charaa, ainsi que plusieurs hauts responsables syriens.
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Dans un communiqué, le Diwan émirien du Qatar a annoncé l’arrivée de l’émir Tamim à Damas pour une « visite officielle en République arabe syrienne sœur ». À son arrivée à l’aéroport international de Damas, il a été accueilli par le président syrien Ahmed Al-Charaa, le Premier ministre Mohamed Bachir, ainsi que par les ministres des Affaires étrangères, Asaad al-Cheibani, et de la Défense, Marhaf Abou Qasra, en présence de plusieurs responsables syriens et membres de l’ambassade du Qatar à Damas.
Doha cherche à obtenir une position de premier plan en Syrie afin de renforcer son influence et de garantir un rôle central dans la reconstruction du pays, en partenariat avec la Turquie, principal soutien de la nouvelle administration.
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Plus tôt ce mois-ci, le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Mohamed ben Abdelrahman Al Thani, s’est rendu à Damas où il a réaffirmé l’engagement de son pays à aider les nouvelles autorités syriennes à restaurer les infrastructures essentielles, notamment le réseau électrique.
Le 23 décembre dernier, Mohamed Khalifi, ministre d’État aux Affaires étrangères du Qatar, avait également effectué une visite à Damas. Doha fut d’ailleurs le premier pays à envoyer une délégation de haut niveau en Syrie, quelques jours seulement après la chute du régime de Bachar al-Assad, renversé par des factions dirigées par Hayat Tahrir al-Cham, et qui s’est réfugié à Moscou avec l’aide de la Russie.
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Le Qatar, allié de la Turquie, montre un intérêt particulier pour l’établissement de relations avec la nouvelle direction islamique syrienne, malgré les préoccupations régionales et internationales quant à l’avenir du pays sous cette administration. Doha a historiquement soutenu les forces islamistes dans la région et a contribué à leur promotion.
Doha a rouvert son ambassade à Damas et y a hissé le drapeau qatari, après plus de dix ans de fermeture. Celle-ci avait été attaquée en juillet 2011 par des partisans du régime d’al-Assad, en réponse à la couverture médiatique de la chaîne Al Jazeera sur la révolution syrienne, déclenchée en mars de la même année. Début janvier, Doha a également accueilli Asaad al-Cheibani, ministre des Affaires étrangères et des expatriés de la nouvelle administration syrienne.
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Damas reçoit quotidiennement des responsables régionaux et internationaux qui rencontrent le chef de la nouvelle administration syrienne pour discuter des perspectives de la transition à venir. Ahmed Al-Charaa a également pris contact avec plusieurs dirigeants arabes, dont le président des Émirats arabes unis, le cheikh Mohammed ben Zayed, afin de renforcer les relations et d’obtenir le soutien des pays du Golfe pour la reconstruction et la relance de l’économie syrienne.
Un haut responsable américain et un diplomate ont révélé en janvier que le Qatar prévoit d’aider à financer une augmentation significative des salaires du secteur public syrien, promise par le nouveau gouvernement.
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Selon ces sources, Doha, qui a longtemps soutenu l’insurrection armée contre al-Assad, fait pression sur Washington pour obtenir une exemption des sanctions, ce qui lui permettrait de fournir des fonds par des canaux officiels.
Ahmed Al-Charaa cherche à faire lever les sanctions imposées à la Syrie sous al-Assad afin de sauver une économie en ruine. L’assouplissement des sanctions permettrait d’attirer des investissements occidentaux, en particulier américains.
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Lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne, un accord a été conclu sur une feuille de route pour alléger progressivement les sanctions contre la Syrie.
Le 7 janvier, le département du Trésor américain a annoncé un assouplissement temporaire des sanctions contre la Syrie pour une durée de six mois, afin de faciliter la fourniture des services essentiels dans le pays.