Moyen-Orient

Le triangle des Frères musulmans, des Houthis et des Kizan : Khalfan ouvre un nouveau front contre le trio du désordre


Dhahi Khalfan, vice-chef de la police de Dubaï, a adressé de vives critiques à ce qu’il a qualifié de « trio » regroupant les Frères musulmans, les Houthis et les Kizan au Soudan, estimant qu’ils représentent — malgré la distance entre leurs terrains — un fil conducteur unique nourri par une logique de démantèlement de l’État et de déstabilisation des sociétés arabes.

Cette attaque intervient dans un contexte régional plus large, marqué par un durcissement envers les mouvements de l’islam politique, notamment après que les expériences de la dernière décennie ont montré que ces organisations maîtrisent mieux la gestion des conflits que la construction de l’État.

Selon plusieurs plateformes médiatiques arabes, Khalfan a qualifié les Frères musulmans, les Houthis et les Kizan de « triangle uni dans la trahison de la nation », en référence à un projet idéologique imbriqué malgré des environnements différents.

Ce cadre met en lumière la volonté de souligner que ces groupes œuvrent, chacun à sa manière, à reproduire des formes de chaos en tirant parti des moments de division pour renforcer leur présence : que ce soit au Soudan, plongé dans une guerre prolongée qui a permis aux Kizan de renouer leurs réseaux, au Yémen, où les Houthis s’étendent en s’appuyant sur la force armée, ou dans d’autres pays arabes confrontés à l’héritage des Frères musulmans et à leurs tentatives continues de repositionnement.

Les déclarations de Khalfan s’inscrivent dans la continuité d’un discours du Golfe de plus en plus affirmé, qui considère ces entités comme une menace commune visant les structures nationales. Les Frères musulmans — ayant perdu nombre de leurs positions traditionnelles — chercheraient, selon des analystes, à exploiter la fragilité de certains États pour raviver leur influence organisationnelle, tandis que les Houthis reposent sur un modèle milicien armé imposé par la force plutôt que par le consensus. Quant aux Kizan, ils demeurent un acteur du conflit soudanais grâce à un ancrage persistant dans les institutions de l’ancien État.

Cette convergence, malgré la diversité géographique, renforce la conviction que ce « trio » œuvre dans un cadre plus large dépassant les frontières des trois pays.

Alors que le débat sur le rôle de ces groupes s’intensifie, certains observateurs estiment que les déclarations de Khalfan ne constituent pas seulement une position personnelle, mais un indicateur d’une phase régionale marquée par la méfiance envers toutes les forces ayant profité de la faiblesse des États pour ensuite prétendre les remplacer.

Des experts soulignent que le démantèlement de l’influence des Frères musulmans, en tant que groupe central, est devenu une condition essentielle pour la stabilité de la région, tout comme la nécessité de mettre fin au projet houthi au Yémen et de régler l’impact des Kizan au Soudan.

Dans cette perspective, la lecture de Khalfan du « trio » ne se limite pas à une accusation politique, mais constitue une description de la nature d’un projet que partagent ces groupes : un projet fondé sur la production et l’exploitation du chaos, plutôt que sur la construction d’un État capable de perdurer.

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