Le terrorisme houthi en mer Rouge entrave-t-il le processus de paix ?
Les demandes de classification du groupe houthi comme organisation terroriste se multiplient au Sénat américain, alors que leurs attaques contre les navires commerciaux en mer Rouge persistent.
Des diplomates ont déclaré au journal britannique The Guardian que cette classification entraverait le début de la première phase du plan de paix élaboré par l’Arabie saoudite et Oman avec les Houthis sous le parrainage de l’ONU depuis des mois, comprenant trois étapes.
Les diplomates ont ajouté que si les Houthis sont classés comme groupe terroriste, les fonds prévus pour être placés dans les banques pour payer les salaires des employés civils, une demande clé dans la première phase du plan de paix, seraient interdits. De même, l’ouverture de tout port maritime ou aéroport ne serait pas possible, maintenant ainsi l’économie yéménite dans un état de dévastation.
Il est évident que les diplomates américains espèrent que les avertissements adressés aux Houthis, indiquant qu’ils mettent de manière imprudente et sérieuse en péril l’opportunité de paix, convaincront la direction du groupe de cesser les attaques contre la navigation maritime.
Le journal a déclaré que l’avertissement américain révèle le prix que les États-Unis veulent payer pour soutenir le plan d’Israël visant à éliminer la direction du Hamas. Cependant, il n’a pas abordé le prix que tous les Yéménites paieraient si un accord était conclu avec les milices qui ne tiendrait pas compte de leurs intérêts, sans parler des problèmes majeurs non résolus, notamment la question du Sud.
Les sources ont ajouté que les États-Unis et l’Arabie saoudite cherchent à mettre fin à la guerre au Yémen et estiment qu’une base pour le faire a été établie à Riyad, ce qui pourrait satisfaire les parties clés, dont le Conseil de transition du Sud. Cependant, les parties représentées au sein du Conseil de direction présidentiel n’ont pas encore accepté ce plan de paix.
Les États-Unis avaient déjà averti les milices houthis que leurs attaques et leur piraterie navale contre les navires commerciaux compromettaient les efforts de paix durement acquis, selon les déclarations de l’envoyé spécial américain au Yémen, Tim Lenderking, en octobre de l’année dernière.
Il est à noter que les milices houthis constituent une menace importante pour la navigation internationale en mer Rouge, et la France, les États-Unis et la Grande-Bretagne ont annoncé avoir contrecarré des attaques de missiles et de drones houthis visant plusieurs pétroliers et navires commerciaux.
