Le terrorisme au Mali : Al-Qaïda attaque les chasseurs Dozo à l’aide de drones
Du centre au sud du Mali, les attaques et le siège imposés par Al-Qaïda contre les villages et les communautés locales s’intensifient dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
La plus récente de ces offensives a visé la localité de Loulouni, dans le sud du Mali, provoquant la fuite de centaines d’habitants de la ville et des villages environnants.
Selon des sources sécuritaires et locales citées par l’Agence France-Presse (AFP), l’attaque a ciblé des chasseurs traditionnels connus sous le nom de « Dozo », qui constituent souvent la première ligne de défense des villages contre les groupes armés.
Une source sécuritaire a précisé que « plusieurs chasseurs Dozo ont été attaqués par des extrémistes à l’aide de drones armés », ce qui a semé la panique et provoqué la fuite de la population.
Depuis 2012, le Mali est confronté à une crise sécuritaire profonde, alimentée par les violences perpétrées par la branche d’Al-Qaïda au Sahel, connue sous le nom de Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), ainsi que par l’organisation État islamique et d’autres réseaux criminels.
L’attaque de Loulouni revêt une importance particulière, car elle a visé des groupes d’autodéfense locaux créés pour faire face aux combattants djihadistes, dont certains reposent largement sur les chasseurs Dozo.
Un habitant de la région, s’exprimant sous couvert d’anonymat pour des raisons de sécurité, a rapporté que sept chasseurs ont été tués, dont son propre frère. Il a ajouté : « L’attaque a provoqué une véritable panique. Des centaines de personnes fuient vers Sikasso ou d’autres centres urbains comme Kadiolo, venant des zones environnantes de Loulouni. »
Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM) a revendiqué la responsabilité de l’attaque dans un communiqué publié sur ses plateformes de propagande.
Depuis septembre dernier, les combattants du groupe imposent un blocus sur plusieurs zones du centre et du sud du Mali, et ont attaqué des camions-citernes transportant du carburant vers la capitale Bamako, perturbant gravement l’économie nationale.
Face à cette détérioration continue de la situation, les États-Unis et le Royaume-Uni ont annoncé, il y a deux semaines, le retrait de leur personnel non essentiel de Bamako, tandis que plusieurs ambassades ont recommandé à leurs ressortissants de quitter le pays.
La situation au Mali devient chaque jour plus complexe et instable, à mesure que les groupes terroristes étendent leur influence, transformant les routes menant à la capitale en lignes de front.
