Le syndicat des journalistes Danois met en garde contre les voyages au Qatar
L’Union des Journalistes danois a exhorté tous les journalistes danois à ne pas se rendre au Qatar pour couvrir la Coupe du monde de l’année prochaine, en affirmant que la Principauté du Golfe ne peut pas être assurée, en raison de ses pratiques à l’encontre à la fois des journalistes et des travailleurs migrants.
Selon The Morning Star, le vice-président du syndicat, Alan Boy Thulstrup, a déclaré : « Je ne fais pas confiance au Qatar », a-t-il confirmé : « Je crains que les journalistes ou les sources qui critiquent le gouvernement qatarien disparaissent, ou soient emprisonnés pour une longue période, et ne soient pas bien traités en prison ».
Boy Thulstrup a déclaré : « Il n’est pas utile que le Qatar s’engage d’abord à faire en sorte que la presse puisse fonctionner sans entrave et par la suite se faire arrêter les journalistes », explique-t-il, que son syndicat comprend plus de 18 000 membres de journalistes, qui craignent de travailler ou d’être couverts par la presse au Qatar.
La déclaration du Syndicat des journalistes danois est une réponse au fait que les forces de sécurité du Qatar ont arrêté des journalistes norvégiens et supprimé les photos et vidéos qu’ils avaient prises dans un camp de travailleurs migrants alors qu’ils tentaient de documenter les plaintes des travailleurs avant la Coupe du monde de football de 2022.
Selon Morning Star, le gouvernement qatarien a non seulement empêché les journalistes d’accomplir leur travail de journaliste, mais il a aussi eu recours à la violence, les accusant d' »empiètement sur des biens privés et de filmer sans autorisation ».
Le rapport indique que les journalistes arrêtés au Qatar sont retournés en Norvège, Mercredi, affirmant que, bien qu’ils aient obtenu l’autorisation verbale de filmer, leur matériel photographique a été saisi par les autorités qatariennes.
« The Guardian » britannique a indiqué dans une enquête que les travailleurs migrants au Qatar continuaient à se plaindre de l’arbitraire des entreprises qui refusent d’appliquer les nouvelles lois du travail décrétées à Doha, et ce, dans leurs réponses aux comptes rendus de violations des droits de l’homme qui ont été rapportés, mais ces lois sont restées lettre morte.
Au cours de la prochaine décennie, des centaines de milliers de travailleurs migrants ont travaillé dans des conditions extrêmement difficiles pour mettre en œuvre la vision du Qatar concernant les bâtiments de la Coupe du Monde, ainsi que des enquêtes sur les conditions de travail forcé et l’esclavage moderne, qui ont fait un grand nombre de morts parmi les travailleurs, provoquant une indignation internationale.
Afin d’apaiser les critiques internationales croissantes, le Qatar a annoncé des réformes globales du marché du travail en 2019. Il s’agissait notamment de mettre fin au système de Kafala, qui interdisait aux travailleurs migrants de changer d’emploi ou de quitter le pays sans l’autorisation de l’employeur, ce qui avait pour effet d’assiéger les travailleurs exploités.
Le journal affirme cependant que plus de 40 travailleurs migrants se sont présentés au Guardian au Qatar en Septembre et Octobre de cette année, affirmant que rien n’avait changé pour eux, et qu’ils n’avaient ressenti aucun changement.
Bien que l’OIT ait affirmé que plus de 200 000 travailleurs ont changé d’employeur depuis l’adoption des nouvelles lois, le journal « The Guardian » n’a rencontré qu’un seul employé – un jeune kenyan – qui a pu quitter son emploi.
Le site Droits des migrants, qui soutient les travailleurs migrants dans tout le Golfe, décrit la fin du système du Kafala comme un « mirage », car les employeurs peuvent facilement empêcher les travailleurs mécontents de partir.
Le journal a également indiqué que le nouveau salaire minimum de 1 000 rials par mois, en plus de la nourriture et repas, étant imposés, en particulier aux agents de sécurité qui travaillaient régulièrement dans des équipes de 12 heures, mais qui ne recevaient pas des primes pour les heures supplémentaires obligatoires et percevaient des salaires très faibles.
Toutefois, selon le journal, le nouveau salaire minimum fixé par le gouvernement qatarien, l’un des pays les plus riches du monde, est toujours égal à un livre par heure.
Ces bas salaires signifient que les travailleurs restent souvent au Qatar pendant des années et ne peuvent pas se permettre de retourner chez eux pour retrouver leur famille. Un travailleur népalais a confirmé qu’il n’avait pas vu sa femme et son enfant depuis cinq ans.
Les groupes de défense des droits de l’homme avertissent qu’il n’y a pas de temps au Qatar pour s’assurer que les nouvelles réformes améliorent réellement la vie des travailleurs migrants avant le début de la Coupe du monde en Novembre de l’année prochaine.