Le soutien turc à Al-Burhan : nouvelle crise en perspective ou coopération stratégique ?
Entre la fourniture de drones par Ankara à l’armée soudanaise, son soutien militaire à son chef, ou encore un éventuel recours à une intervention directe pour mettre fin à la guerre en cours, de nombreuses questions émergent : le scénario libyen pourrait-il se reproduire au Soudan ? Existe-t-il des commandes ou un accord conclu entre des dirigeants militaires des deux pays concernant les drones Bayraktar ?
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Des sources soudanaises ont révélé qu’Al-Burhan discuterait avec la Turquie de la fourniture de drones turcs à l’armée soudanaise. Ces sources affirment que « l’armée soudanaise souhaite bénéficier de l’efficacité des drones turcs ». Le site de la chaîne Al Jazeera a rapporté que la Turquie avait répondu « à toutes les demandes d’Al-Burhan, notamment en fournissant à l’armée soudanaise des drones capables de lui permettre de reprendre le contrôle et de progresser vers une issue mettant fin aux combats », en référence à la récente visite d’Al-Burhan en Turquie.
D’autres sources ont également évoqué la question de la livraison des drones Bayraktar à l’armée soudanaise, indiquant que « l’armée soudanaise aurait reçu un premier lot de drones Bayraktar turcs, mais ceux-ci n’ont pas encore été déployés dans les combats ».
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Alors, la Turquie a-t-elle vraiment fourni ces drones à l’armée soudanaise ? Cela prépare-t-il le terrain pour une intervention militaire turque directe, à l’image de la Libye ? Quelle est la position de la Turquie vis-à-vis de la guerre en cours au Soudan ?
Un accord soudano-turc sur les drones ?
Dr. Muhannad Hafiz Oglu a expliqué que la visite d’Al-Burhan en Turquie a révélé que cette dernière le soutenait, le considérant comme représentant la légitimité face aux Forces de soutien rapide. Selon lui, « des demandes soudanaises pour l’acquisition de drones turcs ont été faites pour renverser la balance des combats en faveur de l’armée soudanaise« . Toutefois, Hafiz Oglu estime qu’Ankara préfère une approche politique plutôt que militaire, « dans le cadre d’un consensus international sur la stabilité du Soudan ». Il ajoute que la probabilité d’un soutien militaire turc avec des armes sophistiquées telles que des drones est peu envisageable « car la vision internationale concernant le dossier soudanais n’est pas encore clarifiée ».
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Cependant, l’armée soudanaise a-t-elle réellement cherché à obtenir des drones turcs ? Selon Ridwan Oglu, « depuis le début de la guerre au Soudan, il y a eu des rencontres entre des officiers de l’armée soudanaise et certains responsables militaires en Turquie concernant les drones. Je pense qu’un accord a été conclu à ce sujet entre les deux parties ». Il souligne également que « les relations entre l’institution militaire soudanaise et la Turquie sont anciennes et préexistent au conflit actuel ».
« Des drones chinois et iraniens au Soudan »
Sur le terrain, plusieurs rapports et témoins ont fait état d’attaques menées par des drones sur des sites appartenant soit à l’armée soudanaise, soit aux Forces de soutien rapide. Toutefois, l’identité des fournisseurs de ces armes reste floue. Ali Asmar a précisé que l’armée soudanaise « possède des drones réputés être chinois ou iraniens, mais il ne faut pas les confondre avec les drones turcs ». Selon lui, l’armée soudanaise aurait effectivement tenté d’acquérir des drones turcs en raison de leur efficacité démontrée dans d’autres conflits comme au « Nagorno-Karabakh, en Libye et dans le conflit russo-ukrainien ».
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Concernant les rumeurs d’une éventuelle intervention militaire directe de la Turquie au Soudan, similaire au scénario libyen, Asmar a déclaré que « la situation au Soudan reste floue, aussi bien au niveau national qu’international. Nous n’avons pas encore vu de position régionale ou internationale claire et unifiée face à cette crise. La plupart des pays, y compris la Turquie, se contentent actuellement de surveiller la situation sans intervenir directement ».
La Turquie souhaite-t-elle une implication militaire au Soudan ?
Mahmoud Allouch a également envisagé une intervention directe de la Turquie au Soudan, en réponse aux rapports qui ont évoqué cette possibilité. Il affirme que la Turquie a « un intérêt pour une implication militaire dans le conflit soudanais ».
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Allouch analyse la position turque en rappelant que les conditions régionales ayant poussé Ankara à s’engager dans la crise libyenne et d’autres conflits ne sont plus les mêmes aujourd’hui. Il souligne que la Turquie est désormais « plus encline à la diplomatie dans ses relations avec la région arabe en général ».
Les drones Bayraktar dans l’armée soudanaise
L’armée soudanaise a récemment reçu une cargaison de drones Bayraktar de fabrication turque. Ces appareils ont officiellement intégré le service actif et leurs opérations se limitent actuellement à l’État de Khartoum.
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C’est la première fois que l’armée soudanaise utilise les drones Bayraktar, reconnus comme parmi les plus avancés dans les domaines de la guerre et de la surveillance, selon des sources militaires relayées par des médias locaux comme « Sudan Tribune ».
Ces drones ont démontré leur efficacité en localisant et en détruisant des cibles avec une grande précision. Ils ont réussi à neutraliser plus de la moitié de l’artillerie des Forces de Soutien Rapide à Khartoum.
Cette avancée intervient dans un contexte de tensions internes et de course à l’armement au Soudan, notamment face aux Forces de Soutien Rapide. Elle est perçue comme une étape importante pour renforcer la stabilité et la sécurité dans le pays.
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Les drones Bayraktar se distinguent par leurs capacités impressionnantes : ils peuvent voler à une altitude maximale de 27 000 pieds, avec un poids maximal au décollage de 650 kilogrammes. Fabriqués par la société turque Baykar, ces drones figurent parmi les meilleurs au monde.
Ils disposent également d’une autonomie de vol allant jusqu’à 27 heures, une vitesse maximale de 240 kilomètres par heure, et une capacité de charge utile avoisinant 1,5 tonne.