Moyen-Orient

Le sommet arabe de Riyad mettra-t-il fin à l’isolement d’al-Assad ?


La Ligue Arabe a annoncé dimanche que le sommet arabe de sa trente-deuxième session se tiendra le 19 mai prochain dans la capitale saoudienne, alors que l’ordre du jour de ce sommet devrait être le retour de la Syrie dans son environnement arabe, au milieu d’un élan diplomatique qui a suivi un tremblement de terre dévastateur qui a fait des dizaines de milliers de morts et des destructions massives, ainsi que la direction de Riyad et de Damas, pour mettre fin à des années de rupture diplomatique.

Riyad pourrait inviter le président syrien Bachar al-Assad à participer au sommet arabe – un scénario possible mais prématuré à envisager un tel arrangement, mais tout indique que l’opinion publique arabe, à l’exception du Qatar qui continue à tergiverser, est favorable à la réintégration de la Syrie dans la Ligue arabe.

La date du sommet arabe est fixée « à la suite de consultations menées par le Secrétaire général de la Ligue des États arabes, Ahmed Aboualgheit, avec le Gouvernement du Royaume et de l’annonce faite à Riyad qu’il se tiendra à la date susmentionnée ».

Le communiqué précisait que « le sommet sera précédé de plusieurs réunions préparatoires de haut niveau et de ministres en prévision de sa tenue en cinq jours ». Le dernier sommet arabe s’est tenu en Algérie en novembre dernier, et peu de dirigeants arabes y ont participé.

Le dernier sommet des dirigeants arabes de la Ligue, qui regroupe 22 pays, est le premier, après une pause de trois ans due à la crise du Covid-19.

Au Sommet d’Alger, les dirigeants arabes ont examiné les conflits régionaux, en particulier en Syrie et en Libye, ainsi que la normalisation, ces dernières années, de certaines relations avec Israël.

Le prochain sommet de Riyad sera le Sommet 50 de l’histoire des sommets de la Ligue des États arabes, qui se tiendra pendant 77 ans, et permettra de consolider les intérêts et les efforts de la Ligue

Du premier sommet de l’Égypte en 1946 jusqu’au sommet d’Alger, les sommets arabes ont donné lieu à 31 sommets réguliers, 14 sommets d’urgence et 4 sommets économiques, sociaux et de développement.

Cette semaine, trois sources bien informées ont indiqué que la Syrie et l’Arabie saoudite ont convenu de rouvrir leurs ambassades et de rétablir leurs relations diplomatiques après plus d’une décennie, ce qui représente un grand pas vers la fin de l’isolement, qui s’est progressivement désintégré, à la suite de la solidarité arabe généralisée avec Damas, dévastée par le tremblement de terre du 6 février dernier.

Un envoyé régional de Damas a déclaré que les contacts entre Riyad et Damas avaient pris de l’ampleur suite à un accord historique pour rétablir les relations entre l’Arabie saoudite et l’Iran, le principal allié du président syrien Bachar al-Assad.

Le retour des relations entre Riyad et Damas marquera l’évolution la plus importante à ce jour dans les efforts des pays arabes pour normaliser les relations avec Assad boycotté par de nombreux pays occidentaux et arabes après le déclenchement de la guerre civile syrienne en 2011, tandis qu’une deuxième source régionale alliée à Damas a déclaré que les deux gouvernements « se préparent à rouvrir les ambassades après l’Aïd el-Fitr ».

Cette décision est le résultat de discussions en Arabie saoudite avec un haut responsable du renseignement syrien, selon des sources régionales et des diplomates dans le golfe.

Le ministre des Affaires étrangères saoudien, le prince Fayçal Ben Farhan, a donné plus tôt ce mois-ci le signe le plus clair de la détermination de son pays à renouer des relations avec Damas en soulignant l’importance d’une relation avec le régime syrien et d’un dialogue pour résoudre la crise syrienne. Il a ajouté qu’un dialogue avec Assad pourrait conduire au retour de la Syrie à la Ligue Arabe, mais qu’il serait prématuré pour l’instant de discuter d’une telle étape.

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page