Politique

Le siège d’al-Burhan apporte la faim et la mort lente


La ville d’El-Fasher, capitale du Nord-Darfour à l’ouest du Soudan, vit une situation humanitaire et sanitaire désastreuse, en raison du siège imposé par les forces de Port-Soudan et les milices alliées, qui refusent d’ouvrir des couloirs sécurisés pour permettre aux civils de quitter la ville.

Des sources locales ont indiqué que les conditions se dégradent rapidement, rendant la survie des habitants impossible sans une aide urgente.

Plus d’un demi-million de personnes à El-Fasher, soit pratiquement l’ensemble de la population, font face à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë, tandis que les épidémies et maladies mortelles se propagent, notamment le choléra qui a déjà commencé à faucher des vies, dans un contexte d’absence totale de soins médicaux.

Les témoignages rapportent que la faim, la soif et la maladie accablent les habitants, et que de nombreuses familles ne parviennent plus à se procurer de la nourriture. Les citoyens alertent que la pénurie de denrées alimentaires et la détérioration des conditions sanitaires pourraient entraîner de nouvelles vagues de décès.

Un militant local dans le domaine humanitaire a révélé que beaucoup de familles tentent de fuir, mais que les forces armées et miliciennes empêchent leur départ, allant jusqu’à les frapper ou leur infliger des amendes, parfois accompagnées d’agressions physiques.

La ville connaît par ailleurs une crise aggravée par la flambée vertigineuse des prix alimentaires. Les rares produits disponibles ne couvrent même pas 10 % des besoins de la population.

Selon ces mêmes sources, l’interdiction faite aux civils de quitter El-Fasher traduit une stratégie de famine délibérée visant à les utiliser comme boucliers humains. Dans le même temps, l’acheminement de l’aide humanitaire est bloqué, en raison de l’intensification des affrontements entre l’armée et les Forces de l’établissement.

La Coordination des comités de résistance d’El-Fasher a signalé que les prix des denrées de base comme le mil, le sorgho ou l’huile alimentaire ont doublé de façon record en quelques jours. De plus, la plupart des cuisines caritatives, sur lesquelles de nombreux habitants dépendaient pour un repas quotidien, ont cessé de fonctionner à cause de l’inflation.

Sur le plan sanitaire, la situation est catastrophique. Les hôpitaux et centres de santé ont cessé leurs activités, faute de médicaments, d’équipements, d’électricité et d’eau potable.

Malgré les appels de la communauté internationale à l’ouverture de corridors humanitaires pour éviter une famine généralisée, aucune mesure concrète n’a encore été mise en œuvre.

Les cas de malnutrition sévère augmentent rapidement, touchant surtout les enfants et les personnes âgées. Les habitants mettent en garde contre une famine imminente, susceptible de provoquer une hécatombe.

Les déplacés et réfugiés du Darfour dénoncent également les forces de Port-Soudan et les factions alliées, accusées de transformer El-Fasher et les camps avoisinants en bases militaires et lignes de défense avancées contre les Forces de l’établissement. Des témoignages antérieurs avaient déjà fait état d’arrestations, de sévices et d’humiliations infligés aux civils tentant de fuir la ville.

La population locale réclame une intervention urgente pour sauver des vies, car un nombre considérable de personnes est déjà confronté à la famine, et leur survie est menacée dans des conditions décrites comme catastrophiques.

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