Le Roi Abdallah II prépare une feuille de route économique pour les années à venir

Le discours du Roi Abdallah II de la Jordanie à l’occasion de son soixantième anniversaire, et en 2022, qui coïncide avec le bicentenaire du Royaume hachémite de Jordanie, a été marqué par une forte intensité politique et sociale, qui a sorti cette occasion de sa portée purement cérémoniale de la scène publique, de la presse et de la communication, et de la mise en commun des défis auxquels la Jordanie est confrontée avec ses citoyens, une tradition que le Roi Abdallah II a toujours prônée par l’amour et la passion. Comment son sagesse a-t-elle contribué à éviter de nombreuses tempêtes dans une région arabe où les monarchies sont devenues le système plus stables?

Le message du Roi Abdallah II de la Jordanie souligne la nécessité de poursuivre l’héritage qui a été créé par les parents et les grands-parents hachémites et de renforcer les structures qu’ils ont mises en place pour mener à bien le processus de développement et de croissance du Royaume sur la base d’une vision stratégique à long terme, par le biais d’un projet national global et inclusif de gouvernements, et d’une feuille de route qui définisse la prochaine phase de l’État au début de son deuxième siècle, afin que la Jordanie ait sa place dans les pays développés.

Dans son message, qui a mis en lumière la réalité sociale et gouvernementale, le Roi Abdallah II a souligné qu’il existait un fossé entre la réalité actuelle et ce qu’elle devrait être, soulignant également les caractéristiques de la prochaine phase qu’il a choisie et l’occasion de changer, tout en étant convaincu que le pays était confronté à des défis sans précédent, à tous les niveaux politique, économique et de sécurité, et que la situation en matière de sécurité était précaire dans un contexte régional instable.

Le plan élaboré par le Roi Abdallah II pour aller de l’avant dans le processus de modernisation, et de développement exige un suivi sérieux et urgent de la part du Gouvernement jordanien actuel et des gouvernements à venir, qui commence par modifier l’approche administrative et par remédier à l’apathie et à l’incompétence de l’État, et par relever les défis posés par la complexité bureaucratique et les forces traditionnelles qui entravent le développement et la modernisation.

La sagesse du Roi de Jordanie à conduire la Jordanie vers l’évolution se fonde sur la ferme volonté d’appuyer et de stimuler les projets de développement, et se concentre sur la sélection des hauts dirigeants selon des critères scientifiques et méthodologiques appropriés, par la réforme du secteur public et le recours à des compétences solides, comme indiqué explicitement dans la lettre royale, ainsi que sur la mise en œuvre de la transparence, de la responsabilité et de la responsabilisation, et l’adoption de critères et d’indicateurs de performance clefs dans tous les secteurs de l’État et à tous les niveaux, ainsi que sur l’établissement de liens entre la planification et les budgets de chaque ministère et le budget public par le biais de mécanismes appropriés et réfléchis.

Depuis son accès au pouvoir, les préoccupations et les exigences de la population jordanienne pour une vie décente et sans danger n’ont pas disparu du discours du Roi Abdallah II. Il a souligné la nécessité d’une renaissance économique globale, allant d’une série d’objectifs mesurables à cet égard, puis de la mise en place de centres opérationnels par les gouvernements, pour répondre aux demandes de la population, en mettant l’accent sur les perspectives d’avenir qui permettront de continuer à répondre à ces demandes et d’améliorer la qualité et la quantité de celles-ci, ce qui suppose de s’attaquer sérieusement au chômage et à la pauvreté, et de soutenir l’orientation du Gouvernement vers la création de nouveaux emplois dans des secteurs non traditionnels comme le tourisme en général, le tourisme thérapeutique, le tourisme, l’énergie renouvelable et l’énergie alternative.

Dans sa lettre, le Roi de Jordanie a également évoqué l’importance du développement législatif comme solution incontournable aux problèmes causés par la législation qui entrave la croissance économique, ainsi que le rôle négatif de l’Agence de promotion de l’investissement, dont le fonctionnement est remis en question par beaucoup, car la nature de sa situation actuelle fait que, contrairement à ce que laisse entendre son nom, elle est un obstacle à l’investissement.

C’est pourquoi le Roi Abdallah II a mis en place un plan pour le développement de l’économie du pays et la promotion de celle-ci vers la croissance et la prospérité par la mise en place d’un vaste ensemble de lois et d’une législation modernes et souples, une grande capacité de modernisation et de développement de ces lois et de leurs règlements d’application, garantissant ainsi la croissance économique, objectif principal pour lequel tous les moyens et outils sont mis à profit, et l’élimination de tous les obstacles qui se posent à tous les ministères et services gouvernementaux pour qu’ils travaillent ensemble, chacun selon ses compétences, dans le cadre d’une stratégie d’appui et d’encouragement aux investissements.

L’investissement est un point important des préoccupations du Roi Abdallah II, où l’appui à l’investissement est devenu une vision d’ensemble à laquelle toutes les institutions, et pas seulement une seule, sont attachées et collaborent, à travers l’adoption de lois et de décisions visant à faciliter et attirer les investissements, qui peuvent être développés et améliorés immédiatement, afin de répondre rapidement aux besoins des investisseurs.

Pour lutter contre le chômage, le Roi Abdallah II a présenté dans sa lettre un plan global d’intégration des secteurs public et privé, qui vise à faire face aux difficultés rencontrées par les deux secteurs. Le secteur public n’est pas en mesure de créer de nouveaux emplois. Le secteur privé continue de subir les effets négatifs de l’épidémie de Corona, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Royaume, en raison de l’apathie du secteur privé dans l’administration et de l’inertie des lois et des règlements qui ont affecté le secteur privé pendant de longues années. Le Roi Abdallah II a donc appelé à l’ouverture d’une série de dialogues entre les deux secteurs, avec son implication personnelle.

Afin de mettre en place toutes les stratégies mises en place par le Roi Abdallah II dans son discours, la lettre souligne également l’importance de renforcer la confiance mutuelle entre les citoyens d’une part, et entre le Gouvernement, les différents secteurs de l’État et les institutions de la société civile d’autre part, ce qui permet aux citoyens de se sentir comme des partenaires réels et efficaces dans la prise de décisions et la participation à la vie publique.

À cet égard, l’expérience de la Commission royale de modernisation du système politique, dont la création a été assurée par le Roi Abdallah, constitue un pas important, un pas audacieux et important dans ce contexte, ainsi qu’un modèle prometteur qui pourrait être étendu à d’autres secteurs.