Le président tunisien dénonce la violence et nie la restriction des libertés
Le président tunisien Kaïs Saïed a répondu à ses détracteurs et à ceux qui l’accusent de restreindre les libertés. Il s’agit souvent d’accusations de ses opposants qui ont été touchés par les mesures du 25 Juillet qui ont pratiquement isolé l’ancien régime, en affirmant que « les libertés sont garanties en Tunisie plus que jamais ». Il a aussi rejeté fermement la « violence », ce qui a donné lieu à une manifestation qui a vu une intervention violente des forces de sécurité pour les disperser la semaine dernière.
Lors d’une rencontre avec le Ministre de l’Intérieur Taoufik Charfeddine, selon une vidéo publiée par la présidence tunisienne sur sa page Facebook officielle, il a déclaré que « nous rejetons les manifestations de violence et d’abus de la part de quiconque, en particulier ceux qui veulent attaquer l’État », en affirmant que « la loi est appliquée à tous ». Il n’a pas l’intention de mettre la justice en cause ou de s’y ingérer, mais le peuple tunisien ne sera pas laissé devant tous ceux qui se livrent à la traite de ses droits.
Lors de scènes de violence rarement vues dans la capitale tunisienne depuis les années Ben Ali, la police a utilisé des canons à eau, des gaz lacrymogènes et des gourdins pour disperser les manifestants et a procédé à des dizaines d’arrestations, que des organisations civiles et des organisations de défense des droits de l’homme ont qualifiées de « violentes » lors de la manifestation du vendredi dernier pour commémorer l’anniversaire de la révolution de 2011 et pour condamner des décisions heureuses.
Mercredi, le parquet de Tunis a annoncé l’ouverture d’une enquête sur la mort d’une personne à la suite des manifestations au cours de laquelle des dizaines de personnes ont été arrêtées et des journalistes limogés.
Plus d’une vingtaine d’ONG tunisiennes ont dénoncé Samedi la « répression policière » et les « attaques barbares » contre les journalistes et les manifestants lors des manifestations.
Des correspondants du journal Libération, de Jeune Afrique et de Radio France Inter ont, lors des manifestations, font état de « coups violents » de la part de la police en Tunisie, ce qui a empêché de couvrir les manifestations, selon le journal, la radio et le club des correspondants étrangers en Afrique du Nord.
Depuis la révolution de 2011 qui a renversé le régime Ben Ali, le pays a connu des progrès politiques, dont le plus important est la liberté de manifester et d’exprimer, mais de nombreuses critiques ont été émises à l’encontre de Saïed dans ce domaine depuis qu’il a pris les rênes du pays, qu’il a suspendu les travaux du Parlement et qu’il a limogé l’ancien chef du gouvernement le 25 Juillet dernier, ce que ses opposants ont qualifié de « coup d’État à la Légitimité et à la Constitution ».
L’organisation « Reporters Sans Frontières » avait appelé mercredi le président tunisien à « préserver » la liberté de la presse et de l’expression, l’un des « gains » de la révolution de 2011 qui fut le début du « Printemps arabe » dans la région.
Elle a publié son rapport sur la presse en Tunisie : « La presse en Tunisie : Moment de vérité », elle y exprime l’alarme et la réalité des médias en Tunisie connaît un succès dans son histoire, mettant en garde contre le risque d’affaiblir les acquis de la révolution.
Depuis son limogeage de l’ancien régime dominé par Ennahdha, le Président tunisien a été confronté à de fortes pressions externes et nationales et à des accusations de monothéisme, ce qui l’a fermement démenti, affirmant que les mesures exceptionnelles ne sont qu’une correction du cours de la révolution et de la lutte contre la corruption.
Kaïs Saïed accuse l’ancien régime de corruption, de gaspillage de l’argent public et de pauvreté, et promet de rendre des comptes aux personnes impliquées et que personne n’est au-dessus de la loi.