Grand Maghreb

Le Parlement tunisien étudie une proposition de loi visant à criminaliser la normalisation avec Israël 


La proposition de loi fait référence au soutien inconditionnel à la cause palestinienne et soutient le point de vue du président Kais Saied selon lequel la normalisation est une trahison 

La commission des droits et des libertés de l’Assemblée tunisienne a commencé lundi à étudier la proposition de loi, qui était l’une des questions importantes soulevées par le président Kais Saied lors de sa campagne électorale, où il considérait la normalisation comme une trahison. La commission a présenté une lecture préliminaire concernant l’importance du projet de loi pour le peuple tunisien et son soutien inconditionnel à la cause palestinienne juste, selon une déclaration publiée par le Parlement sur sa page officielle Facebook.

En août 2022, le ministère tunisien du Commerce et du Développement des exportations a souligné son engagement envers le boycott arabe d’Israël selon les principes de la Ligue arabe, en réponse à des rapports et des sites Web d’actualités suggérant que la Tunisie était engagée dans des échanges commerciaux avec Israël. Les parlements tunisiens précédents au cours de la dernière décennie ont rejeté la promulgation d’une loi criminalisant la normalisation et l’incluant dans la constitution de 2014, ce qui les rendait vulnérables aux critiques des partis et courants nationalistes et gauchistes, tandis que le mouvement islamiste justifiait sa position en fonction des intérêts de la Tunisie à l’étranger.

Lors des élections présidentielles de 2019, Saied a soulevé la question de la criminalisation de la normalisation et de son caractère de trahison, ce qui a renforcé sa position contre son ancien rival présidentiel Nabil Karoui, en particulier avec l’affirmation du soutien des partis nationalistes et nassériens envers lui. La Tunisie a officiellement commencé le boycott organisé d’Israël par le biais de la Ligue arabe après la guerre de 1948, tandis que la mise en œuvre de ce boycott a varié d’un pays à l’autre. Cependant, les autorités font parfois face à des critiques pour avoir autorisé certains Israéliens à assister au pèlerinage en Cisjordanie en mai de chaque année, en utilisant des passeports de pays européens.

L’incident d’un journaliste israélien qui a filmé une enquête et l’a diffusée sur une chaîne israélienne depuis l’avenue Habib Bourguiba après l’assassinat d’un chef des Brigades Al-Quds, la branche militaire du Hamas, et d’un expert en drones, Mohamed Al-Zawari, a suscité une large controverse sur la capacité des Israéliens à entrer sur le territoire tunisien et à filmer librement. Des rapports algériens ont souvent évoqué la présence du Mossad israélien en Tunisie et son implication dans des tentatives d’espionnage en Algérie.

Le rythme de la normalisation des relations avec Israël s’est accéléré dans un certain nombre de pays arabes au cours des trois dernières années dans le cadre des « Accords d’Abraham ». Le 15 septembre 2020, Israël, les Émirats arabes unis et Bahreïn ont signé les accords de normalisation, que la Maison Blanche a appelés les « Accords d’Abraham », et par la suite, le Maroc et le Soudan les ont rejoints.

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