Le Pakistan annonce l’échec des pourparlers de paix avec l’Afghanistan
Le gouvernement pakistanais a annoncé, ce mercredi, l’échec des pourparlers de paix avec l’Afghanistan, tenus en Turquie dans l’espoir de parvenir à une trêve durable entre les deux pays voisins.
Le ministre pakistanais de l’Information, Attaullah Tarar, a déclaré que les négociations, visant à instaurer une trêve à long terme entre Islamabad et Kaboul, se sont conclues à Istanbul sans parvenir à « une solution concrète », compromettant les espoirs de stabilité régionale après les violents affrontements qui ont éclaté plus tôt en octobre.
Ces discussions avaient pour objectif de consolider la paix entre les deux nations, après des semaines d’escalade meurtrière le long de la frontière commune, marquant les pires violences depuis la prise du pouvoir par les talibans en Afghanistan en 2021.
Dans un communiqué publié tôt mercredi, Attaullah Tarar a accusé la partie afghane de « s’écarter du cœur du problème » et d’avoir « évité le point central sur lequel le processus de dialogue avait été initié ».
« Au lieu d’assumer la moindre responsabilité, le gouvernement afghan, dirigé par le mouvement taliban, s’est livré à un jeu de reproches, d’évitement et de manœuvres dilatoires. Par conséquent, les pourparlers ont échoué à déboucher sur une quelconque issue tangible », a-t-il ajouté.
Les ministères afghans des Affaires étrangères et de la Défense n’ont pas encore réagi aux déclarations du ministre pakistanais.
Selon des sources afghanes et pakistanaises citées par Reuters, les deux parties avaient initialement convenu de prolonger le cessez-le-feu négocié à Doha le 19 octobre. Cependant, une deuxième série de pourparlers, organisée à Istanbul sous la médiation conjointe de la Turquie et du Qatar, n’a pas permis de dégager de consensus, chaque camp rejetant la responsabilité de l’échec sur l’autre.
Un responsable sécuritaire pakistanais a affirmé que les talibans afghans avaient refusé de s’engager à restreindre les activités de la branche pakistanaise du mouvement taliban (TTP), une organisation armée hostile au Pakistan et accusée d’opérer librement depuis le territoire afghan.
De son côté, une source afghane proche des discussions a indiqué que les pourparlers s’étaient terminés sur un « échange tendu », les représentants de Kaboul affirmant ne pas avoir le contrôle sur la TTP, qui a mené plusieurs attaques contre l’armée pakistanaise ces dernières semaines.
Les tensions se sont aggravées en octobre après des frappes aériennes pakistanaises contre Kaboul et d’autres zones ciblant le chef de la TTP. En représailles, les talibans ont lancé des attaques contre plusieurs positions militaires pakistanaises le long de la frontière de 2600 kilomètres, accentuant une crise frontalière déjà explosive.
Cet échec des négociations menace de prolonger l’instabilité dans une région déjà marquée par la méfiance mutuelle et les rivalités historiques, rendant incertain tout espoir de paix durable entre les deux nations.
