Le mouvement Ennahdha s’effondre… Les crises frappent les Frères en Tunisie
Après avoir dominé le pouvoir et exercé une influence sur l’État pendant une décennie, le mouvement Ennahdha a été contraint de quitter le pouvoir à l’été 2021, et depuis lors, il se désintègre sur le plan politique.
Infiltration en Tunisie
Au cours des dix dernières années, le mouvement Ennahdha a réussi à s’infiltrer dans tous les rouages de l’État tunisien, en utilisant des tactiques et des plans insidieux. Aujourd’hui, il est en train de rendre son dernier souffle, avec des divisions au sein de ses dirigeants. Certains se sont complètement écartés des affaires publiques, tandis que d’autres ont créé de nouveaux partis politiques. Cela intervient après avoir perdu son réservoir électoral et tous ses alliés, qui ont accordé une certaine légitimité limitée à son projet politique.
Début de l’effondrement
Ennahdha a dirigé le gouvernement en Tunisie au cours de la décennie écoulée, marquée par un effondrement économique et des conflits politiques intenses qui ont abouti à la destitution de Kaïs Saïed du Parlement et du gouvernement en 2021, lançant ainsi une nouvelle voie sans les Frères qui ont contrôlé le pouvoir pendant une décennie.
Crises et désintégration
Le Dr Oussama Aouidet, membre du Mouvement du Peuple Tunisien et analyste politique, déclare qu’Ennahdha a connu des divisions qui ont affaibli le mouvement, qui est sorti du giron de l’organisation des Frères de manière significative. De nombreux dirigeants se sont retirés et ont créé de nouveaux partis politiques, tels que le parti « Al-Amal wal-Injaz » dirigé par d’anciens leaders notables tels que Samir Dilou et Abdellatif Mekki.
Il a ajouté que le chef d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, qui est en détention depuis le 14 avril dernier, fait l’objet d’enquêtes sur un certain nombre d’affaires portées contre lui, dont la dernière concerne des accusations d’incitation à la guerre civile dans le pays et d’encouragement des Tunisiens à prendre les armes. Il est également impliqué dans d’autres affaires liées au blanchiment d’argent, au financement étranger de son parti, à l’implication dans des assassinats politiques et à l’envoi de jeunes vers des zones de tension et de terrorisme, sans oublier les récentes arrestations qui ont visé un nombre important de dirigeants des Frères, y compris d’anciens présidents et ministres, pour des accusations de complot contre la sécurité de l’État et de préparation de coup d’État.
Il a souligné que parmi les manifestations de la désintégration du mouvement, on trouve les récentes décisions prises par la justice tunisienne, notamment l’arrestation de l’ancien Premier ministre et vice-président d’Ennahdha, Ali Larayedh, en raison de son implication dans l’affaire de l’envoi de Tunisiens vers des zones de tension pendant le règne de la Troïka entre 2011 et 2013.